LETTRE AU MONDE — MEILLEURS VŒUX 2019

    Chers tou-te-s,
   L’année 2018 aura été un préambule. « À quoi ? » nous direz-vous.
   Selon nous, 2018 aura été un préambule à la contre-attaque du carnisme. Alors qu’on se réjouissait ces dernières années des publications en faveur de la cause animale, émergent depuis peu mais de façon prolifique, des écrits voués à semer le doute, voire carrément vindicatifs — non pas à l’encontre du bien-être animal dont ils vous diront qu’ils s’en préoccupent (quand ils en parlent…) — envers le véganisme et donc, envers tou-te-s les militant-e-s qu’on montre du doigt comme étant des citoyens hors-norme, c’est-à-dire : des terroristes, des hyper-capitalistes, des citadins pollueurs, etc., en somme des personnes qui nuisent à la cause commune.
   On se réjouissait, en dehors de la pensée zoopolitique pure (antispécisme), de la publication de livres mettant en avant la cuisine végétale, et là aussi on constate que se multiplient les ripostes au travers d’ouvrages culinaires totalement décomplexés, qui ne sont plus dans le déni, on y mange un animal dont on revendique qu’on sait qu’il a vécu, qu’il a été abattu et qu’on aime ça. Pour exemples, les titres très évocateurs de Beurk ! c’est bon…, Carcasse…, ou encore Copain comme cochon… Et si on vous dit que la catégorie « roman » n’a pas été en reste, cela vous étonne ?
   Lors de ce Noël, en prime time, Julie Andrieu s’extasiait à Chambord, sise entre moult animaux empaillés (renard, pie, faisan, biche, lapin…) ou encagés vivants en guise de chapeaux (perruches…), lorsqu’on apportait aux convives de « pantagruéliques » mets (on aurait dit, nous : pornographiques) comme un veau en broche rôti et farci… d’autres animaux (gibier)… un programme télévisuel de deux heures où l’on comprend bien dans quel monde (quelle France) on vit et que les choses ne sont pas prêtes de changer.
    Quant à l’Assemblée Nationale qui retoque le moindre amendement…
   Hélas, des défenseurs de la cause animale auront eu beau faire souffrir des vitrines, on aura toujours beaucoup plus parlé de leurs propriétaires que des animaux qui sont pourtant le vrai sujet. Quoi qu’on fasse les animaux sont toujours invisibilisés.
   Alors cette fois on ne souhaitera pas une bonne année aux animaux parce que, entre les lobbyistes, les politiques et les consommateurs, cela serait cynique… Mais pour toutes celles et ceux qui luttent pour la libération animale, toutes nos pensées partisanes.
   Bref ; aussi en guise de superstition désespérée qui ne nous ressemble pas, peut-être que ce Maneki-neko (chat qui salue et qui invite, et porte bonheur) saura amener à lui d’autres sympathisant-e-s, pour grossir nos rangs, à la cause.
   C’est en laissant vivre qu’on se sent le mieux vivants, et qu’on trouve — enfin — sa place, son être-au-monde.
K&M

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