WELFARISME : L’AUTO-AFFAIRISME DU BIEN-ÊTRE ANIMAL OU LE SEUIL INFRANCHI — SUR « LA SOUFFRANCE ANIMALE : OU L’ÉTUDE OBJECTIVE DU BIEN-ÊTRE ANIMAL » DE MARIAN STAMP DAWKINS

WELFARISME : LE SEUIL INFRANCHI — SUR « LA SOUFFRANCE ANIMALE : OU L’ÉTUDE OBJECTIVE DU BIEN-ÊTRE ANIMAL » DE MARIAN STAMP DAWKINS *
« Les animaux sont heureux tant qu’ils ont la santé et qu’ils mangent suffisamment. »
Bertrand Russel in La conquête du bonheur
« On sait que l’Homme « bricole » la génétique animale depuis des milliers d’années. Tout a probablement commencé avec le chien il y a plus de 12000 ans. Puis les efforts ont porté sur la chèvre entre 7000 et 8000 avant Jésus-Christ et sur le mouton 1000 ans plus tard. Il y avait déjà plusieurs races distinctes de bovins 2500 ans avant Jésus-Christ, si bien que les croisements ont dû commencer beaucoup plus tôt. Les porcs ont été domestiqués depuis 7000 ans et les poulets depuis plus de 4000 ans. La première utilisation connue du pigeon messager remonte au règne de Ramsès II en Egypte, en 1204 avant Jésus-Christ. »
p.53 in La souffrance animale ou l’étude de l’objectivité du bien-être animal

 

 

la souffrance animale   Le welfarisme est traduit en français par « bien-être » quant au sujet du traitement réservé aux animaux par les humains. Cette notion existe depuis déjà longtemps puisque les intérêts des animaux ont commencé à être sérieusement défendus en Angleterre au début de 19ème siècle. C’est en 1850 qu’est passé la loi Grammont (du nom d’un ancien officier supérieur proche de Napoléon III), qui en France inaugura la prise en compte et la gestion des mauvais traitements que subissaient les animaux. Toutefois, le welfarisme est discutable, non en tant qu’il est nécessaire en l’état que des animaux sont exploités de différentes manières, mais en ce qu’il semble être une approche limite — limitée à une sorte de cercle protecteur complètement dissocié ou presque de ladite exploitation et de ses objectifs productivistes et consorts.
   Comme on le voit en exergue, l’Homme vit plus ou moins symbiotiquement avec des espèces animales depuis fort longtemps. Comme le souligne Maria Stamp Dawkins dans Animal Suffering: The Science of Animal Welfare, l’auteure, ce savoir archéologique repose sur des traces qui laissent penser que la datation peut être assez plus ancienne en réalité.
   Nous allons ici faire un tour de cet essai écrit en 1980, un livre manifestement difficile à trouver maintenant. Cela va donc nous permettre de mettre en perspective ce qui se passait dans notre société industrielle à l’époque — trente-cinq ans déjà — vis-à-vis d’aujourd’hui par rapport aux animaux dans notre vie globale soumise à des « impératifs » économiques. Qu’en est-il du « bien-être » de nos  jours en comparaison à 1980 ? Qu’en est-il de notre manière de « produire » ? — de « traiter » dans tous les sens du terme ? Lire la suite