« ÉTHIQUE DE LA CONSIDÉRATION » DE CORINE PELLUCHON — CONTREPOISON À L’ANTHROPOCENTRISME BIOCIDAIRE
« « L’être pour les créatures vivantes est la Vie », et l’être à jamais (άεί έναι), correspond à l’άεγενές, à la procréation. »
Hannah Arendt d’après Aristote in La crise de la culture, p.59, Folio essais
« La cause animale est aussi la cause de l’humanité, parce que ce qui est en jeu dans la maltraitance animale c’est aussi notre rapport à nous-mêmes. »
p.16 in Éthique de la considération
« Omnis homo est animal, hoc ipsum volo, homines inter animalia esse quaerendos, seu qui non sit animal nec hominem esse. »
G. W. Leibniz — Opuscules et fragments inédits
« The practices we now call conservation are, to large extent, local alleviations of biotic pain. »
pp.195-196 in A Sand County Almanach (Oxford University Press)
Le dernier essai de la philosophe Corine Pelluchon s’avère à la fois être le noyau magmatique — fusionnel — et l’exopshère de son opus magnum précédent, savoir : Éléments pour une éthique de la vulnérabilité, L’autonomie brisée et Les nourritures, et dans la continuation de son travail d’élucidation éthicienne, philosophique et biopolitique autour de toute corporéité, donc des vivants sujets que sont les humains et les non humains dans ce qu’il convient bien d’appeler une ontologie libérale du souci (care et Sorge), quelque chose de l’ordre de l’herméneutique de la Vie — entendez par là : d’une juste lecture de la présence au monde faite chair, (de) ce que partagent tous les étant-vivants dans la communauté biotique. Bien aussi est-ce un prolongement, un développement, un approfondissement transsomptif de son introduction à Zoopolis de S. Donaldson et Will Kymlicka et son Manifeste animaliste où le mystère du monde et de son être-en-vie descend s’incarner dans le vivre-ensemble aussi bien rationnel qu’émotionnel. De ce que rarement l’humanité peut produire de plus extatique.
AMOR MUNDI — SUR « ÉTHIQUE DE LA CONSIDÉRATION » DE CORINE PELLUCHON — UN CONTREPOISON À L’ANTHROPOCENTRISME BIOCIDAIRE
