POUR UNE VIE COMMUNE PLUS JUSTE — « L’ANTISPÉCISME » PAR VALÉRY GIROUX, COLLECTION « QUE SAIS-JE ? » — UN PAS DE CÔTÉ

« L’ANTISPÉCISME » PAR VALÉRY GIROUX, COLLECTION « QUE SAIS-JE ? » — UN PAS DE CÔTÉ

 

 

« Je chante les chiens calamiteux, soit ceux qui errent, solitaires, dans les ravines sinueuses des immenses villes, soit ceux qui ont dit à l’homme abandonné, avec des yeux clignotants et spirituels : Prends-moi avec toi, et de nos deux misères nous ferons peut-être une espèce de bonheur ! »
in « Les bons chiens », Petits poèmes en prose, Charles Baudelaire (1869)

 

« À travers ces barreaux de fer symboliques, l’enfant pauvre montrait à l’enfant riche son joujou, que celui-ci examinait avidement comme un objet rare et inconnu. Or ce joujou que le petit souillon agaçait, agitait et secouait dans une boîte grillée, était un rat vivant ! Les parents par économie, avaient tiré le joujou de la vie elle-même. »
in « Morale du joujou », Le Monde littéraire, Charles Baudelaire (1853)

 

« J’entrai alors dans une porcherie
où je m’allongeai au milieu des porcs »
William Blake (1757-1827) in Poetry and Prose
cité par G. Bataille (La littérature et le mal — 1957)

 

 

   L’autre jour l’humaniste passionné de bioéthique, voyant que je lisais le « Que sais-je ? » n°4142 écrit par Valéry Giroux et publié aux PUF, a cherché à me convaincre de l’infondé de cet antispécisme qu’il juge assez dangereux pour les droits humains. C’était entre deux bureaux, pour ainsi dire sur un seuil en berge d’un petit couloir de sous-sol, et notre discussion fut aussi animée que brève, contradictoire que passionnée, et il ressort — à mon humble avis — que peu de choses diffèrent entre son humanisme et le mien.

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DES ÉBLOUISSEMENTS — AUTOUR DE « LE VÉGÉTARISME DES LUMIÈRES » DE RENAN LARUE — OU COMMENTAIRES POUR S’ABSTENIR D’ÊTRE BÊTE

AUTOUR DE « LE VÉGÉTARISME DES LUMIÈRES » DE RENAN LARUE — S’ABSTENIR D’ÊTRE BÊTE

 

 

« Toucher au privilège de statut d’humain vis-à-vis des cohabitants de la planète est un sujet pour le moins sensible. »
p.29 in Désobéir avec amour — Virginia Markus (2018)

 

« Tue ma famille, et tu tueras la tienne. C’est ce qui arrive à Julien, car l’homme, même « amputé, coupé de son animalité » est membre de l’immense famille des animaux. Tuer l’autre, c’est donc se tuer soi-même. »
À propos de La légende de Saint-Julien l’Hospitalier de G. Flaubert, p.106 in Après la nuit animale — Jonathan Palumbo (2018)

 

« La pensée mythique n’accepte la nature qu’à condition de pouvoir la répéter. »
p.374 in Tristes tropiques — Claude Lévi-Strauss (1955)

 

 

   Avant que « la fin du XVIIIe siècle réinvente l’homme en Zoon Politicon et fonde la république du droit naturel, celle de l’homme, premier animal devenu le centre à partir duquel se reconstruit la cité et toute l’organisation sociale, pensée telle un immense organisme animal », comme l’a écrit l’historien Pierre Serna[1], il aura fallu que quelques humains tentent durant ce siècle-là de faire la lumière sur les animaux, nos colocataires de la Terre. C’est dire combien, à l’encontre des mœurs et des préjugés, il fallait aller déjà pour défendre la dignité des individus non-humains, les « bêtes », ces êtres inférieurs. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire par ignorance de l’Histoire qu’on n’enseigne pas encore au lycée, des humains n’ont pas attendu que leur société soit devenue parfaite pour eux pour s’intéresser au sort des animaux. Le sujet n’est pas nouveau. C’est que ce fameux « siècle des Lumières » annonçant des temps révolutionnaires, avait pour devise comme le rappelait à juste titre Corine Pelluchon dans Les Nourritures une ambition pré-libertaire (et presque anarchiste) si on peut oser l’appeler ainsi — même si elle n’engendra vraiment que du libéralisme — et qui dit « ose penser par toi-même », emblème du laïcisme et du progrès, le latinisme Sapere aude[2]. Pensons donc par nous-mêmes. C’est ce à quoi nous incitent, parmi d’autres, les intellectuel-le-s de la cause animale. Depuis des années Renan Larue est de celleux-là. Lire la suite

THE TRU(E)MANIMAL SHOW — APRÈS LECTURE DE « CONTRE L’EXPLOITATION ANIMALE… » — TRÈS BEL ARGUMENTAIRE DE VALÉRY GIROUX

THE TRU(E)MANIMAL SHOW — « CONTRE L’EXPLOITATION ANIMALE… » — VALÉRY GIROUX

 

 

 

« Le capitalisme laissé à lui-même aboutirait à l’extinction de la vie, et donc de lui-même. »
p.69 in Ecologica — André Gorz

 

« Poursuivrons-nous dans cette voie indéfendable ou un changement est-il en cours ? »
p.17 in La grande histoire de ce que nous devons aux animaux — Brian Fagan

 

« Car la connaissance n’est ni le simple instrument de l’adaptation d’un organisme à un environnement changeant, ni l’acte d’un être rationnel pur soustrait aux milieux vivants dans la contemplation. »
p.260 in Connaissance et intérêt — Jürgen Habermas

 

 

   Si l’on vous dit « École de Montréal », pour peu que vous soyez intéressé-e par la cause animale, notre petit doigt nous dit qu’un certain nombre de noms et de visages vous viennent à l’esprit. C’est que les ami-e-s québécois-e-s des animaux prennent les choses vraiment à cœur et participent de manière très active à délivrer de part et d’autre de l’océan atlantique une pensée animaliste la plus aboutie possible, et se dessine ainsi une Quebec Touch en philosophie animale — quelque chose entre la sociologie biopolitique, la psychologie morale, et la réflexion jurisprudentielle analytique pour une refondation des bases de l’éthique contemporaine et à venir. Valéry Giroux fait partie de ce groupe de personnes essentielles en leur pays et pour le nôtre, et au-delà de nos frontières géographiques ou culturelles communes, pour le monde et tous les animaux. Après la parution du Que sais-je « Le véganisme » le 13 septembre 2017, écrit en collaboration avec Renan Larue, Valéry Giroux vient de publier le 26 octobre Contre l’exploitation animale. Un argument pour les droits fondamentaux de tous les êtres sensibles dans la Collection V des éditions L’Âge d’homme — maison d’édition suisse qui fait un travail éditorial formidable pour la promotion de l’éthique animale en langue française.

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VIVA THE MONTREAL SCHOOL — GO VEGAN AVEC VALÉRY GIROUX & RENAN LARUE — DU QUE SAIS-JE ? N°4068 « LE VÉGANISME »

 

 GO VEGAN AVEC VALÉRY GIROUX & RENAN LARUE — DU QUE SAIS-JE ? « LE VÉGANISME »

 

(De Pythagore) « Le maître de Samos renonce également à prédire l’avenir en examinant les entrailles des victimes immolées. Mais puisqu’il ne souhaite pas renoncer à la divination, il élabore une mantique basée sur des calculs mathématiques. »
p.32 in Le végétarisme et ses ennemis, Renan Larue

 

 

(De la zoopolitique) « Le retard français a des raisons philosophique (l’humanisme métaphysique), culturelle (gastronomie, corrida) et politique (le poids des lobbies). »
pp.105-106 in L’éthique animale, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer

 

 

 

 

   Du véganisme qui, en tant qu’engagement éthique et politique, occupe le plus clair de votre temps, vous pourriez vous poser la question suivante : « Que sais-je ? »
   Car en effet, si lire nombre d’ouvrages traitant de l’éthique animale, de l’éthologie, de la zoopolitique, de l’antispécisme et de la convergence des luttes, est éminemment instructif, donne à réfléchir et conforte dans votre position, il n’est pas toujours aisé de répondre de façon claire et concise à qui vous poserait la question : mais le véganisme c’est quoi ? C’est que finalement, pour répondre à « qu’est-ce que c’est que » il vaut mieux d’abord savoir pour soi ce qu’on en sait. Lire la suite