LE TRANSBISCUITISME EST UN ALIMENTARISME

   Salut !

   Comme nos chroniques de livres, nos divagations philozoophiques, voire même nos recettes, ça ne suscite plus beaucoup d’engouement, bah du coup nous on se repose et ça fait du bien.

   Bon, comme on reste tout de même dans le partage et que dernièrement on a trouvé des biscuits que nous autres, végétalos mous et molles du bulbe, on peut consommer selon le dogme de notre chère secte d’azimuté-e-s, on vous en parle. En plus, ces p***** de biscuits ne sont même pas estampillés « vegan ». Quoi ? Ils sont de la marque Reflets de France, une marque bien « spéciste » qui met en avant le terroir français, la valorisation de nos prairies, de nos petits éleveurs, du savoir-faire, du tournemain, le lait, le beurre, la crème d’Isigny, l’AOP, l’AOC, l’andouillette de Guémené, de l’art de vivre et de bien vivre pour manger, bref une belle marque pour notre ami Paul Ariès et tou-te-s ses épigones comme l’inénarrable Louise Kahors (Le livre noir du véganisme) dont on ne sait pas encore si on aura le courage de vous causer tellement son bouquin est vraiment tout pourri. On aurait trop l’impression de perdre notre temps pour le coup.

   Bref, revenons à nos biscuits. Ne nous leurrons pas : Reflets de France, marque d’enseigne lancée y’a longtemps par Continent (vous savez : Continent l’achat gagnant !) puis conservée par Carrefour lorsqu’il croqua ce dernier, n’est pas tout à fait le reflet d’un artisanat bien franchouillard mais, pas non plus le pire de ce que l’industriel peut vouloir nous vendre. Donc, des produits qu’on peut trouver partout et qu’on peut proposer aux collègues et aux amis omnis sans les apeurer et les inciter à jouer la carte de la mauvaise foi, genre « ah ouais, on sent qu’y’a un truc qui fait pas pareil dans ton machin vegan… ».

   Oui ! Une belle marque pour Ariès, lui qui fustige l’industriel et critique le véganisme en mettant tout dans le même sac. Le souci alimentaire contemporain se trouve donc bien, par exemple, dans les 247 hypermarchés Carrefour et tous les produits très banals qu’on y trouve. Parce que le système qui a  été choisi pour nourrir toute la populace dont nous sommes, c’est cette grosse machine productiviste et optimisée. Dis donc Paulo : comment on fait avec tous ces « produits du terroir » qui n’en sont pas vraiment ? Comment tu fais, toi Paulo, pour ne développer que du bio, pas trop onéreux, du local, de l’artisanat pur, de l’AMAP ? Faudra, vu comment le système est verrouillé et vérolé, que tu nous expliques. Et sors-toi le véganisme de la tête une bonne fois pour toute. L’éthique animale n’a rien à voir là-dedans. Ces produits par centaines de milliers de sortes existent. Et on a envie de dire, parfois, vu la conjoncture : et heureusement !

   Heureusement donc, on peut déguster des biscuits végétaliens de facture plutôt correcte, pas parfaite dans leur composition mais qui a le mérite d’exister et d’être accessible au et partageable avec le plus grand nombre. Et ils sont très bons, ces canistrelli corses et ces navettes provençales !

   Alors certes, si on lit les ingrédients, on peut s’interroger. Nous autres les barré-e-s de la cause animale c’est pas tant pour notre santé qu’on se renseigne mais pour être certain-e-s qu’on ne va pas malgré nous manger de la pauvre bête transformée en mono et diglycérides d’acides gras, et on écrit directement à la biscuiterie qui fabrique les navettes de la bêle Provèntz (avé l’acceing…). Tout va bien : c’est du colza. Non seulement ces petits gâteaux sont végétaliens mais en prime sans huile de palme. Hey Paulo ! c’est presque éthique pour tout le monde ça, non ?!

   Reflets de France reflète même les véganes notre Paulo ! sans le savoir et sans le vouloir. C’est bon ça !

K&M

 

(trouvé dans un magazine de Carrefour datant de 2016)