PODCASTS POUR RADIO PAROLE D’ANIMAUX

PODCASTS POUR RADIO PAROLE D’ANIMAUX

 

 

 

« […] l’animal peut entrer en littérature […] »
p.25 in Le Végétarisme des Lumières. L’abstinence de viande dans la France du XVIIIe siècle – Renan Larue (2019)

 

 

   Entre 2017 et 2019, nous avons produits quelques podcasts littéraires pour le site en ligne Radio Parole d’Animaux.
   On s’est aperçu.e.s récemment qu’en 2023 la radio a cessé d’émettre pour se transformer en un site d’informations plus classique en faveur de la cause animale. D’accord, bah du coup : tout le travail des bénévoles de la radio (articles, émissions, recettes, infos…) antérieur a disparu. Comme on disait concernant l’arrêt du magazine web Le Tofu Te Parle : « Heureusement qu’on garde des archives, ça nous fait des souvenirs ! ». Mais c’est que, comme d’habitude, nos chroniques littéraires au sein de Radio Parole d’Animaux, nous avions fait cela gratuitement et pour les animaux. Vu que leur sort est loin de s’améliorer (merci les antispécistes néo-libéraux, merci les flexicarnistes bobo-écolos… merci la LFI — la foire imbécile ? … merci aux « influenceurs » véganes qui ne parlent pas des animaux, WTF ?!), on ne peut — nous tou.te.s — se payer le luxe d’effacer des pages web qui les défendent, à plus forte raison lorsqu’il s’agit de contenus gratuits à priori faits par des personnes désintéressées, donc vraiment sincères. C’est pourquoi on dépose ici l’ensemble de nos chroniques. C’est peut-être une bouteille à la mer, mais si ce petit rien peut trouver écho quelque part chez quelqu’un.e, c’est toujours ça de pris.
Bonne écoute, et bonnes lectures !
K&M

L’ANIMAL CAPITAL — EXTENSION DES DOMAINES DE LA LUTTE POUR LA VIE — COMMENT FAIRE ZOOSTATIS SANS LES ANIMAUX ?

L’ANIMAL CAPITAL — COMMENT FAIRE ZOOSTATIS SANS LES ANIMAUX ?

 

 

(à propos de la grippe aviaire en Chine) : « […] le virus […] pourrait provoquer entre 10 000 et 100 millions de morts. » (source BFMTV, 4 mai 2013)
p.53 in Qui sommes-nous pour traiter ainsi les animaux ? — Marie-Pierre Hage (2018)

 

« Le pouvoir politique des entreprises prolonge et redouble le pouvoir social du capital sur l’organisation du travail et sur les modes de consommation et de vie. »
p.195 in Ce cauchemar qui n’en finit pas — Christian Laval et Pierre Dardot (2016)

 

 

« Stasis » : station debout, position, mais aussi insurrection violente ou sédition.
Ibid., p.21

 

 

À Dorine et André. En souvenir d’un futur en commun…,

 

 

   Il y a quelques jours nous avons aperçu que la présidente de la FNSEA a déclaré sur France 5, en substance, que Jean-Luc Mélenchon et La France Insoumise se trompent en dénonçant les derniers cas de grippe aviaire en France comme procédant de la dérive industrielle et de la maltraitance animale. Selon elle, cette fois-ci c’est juste la faute à pas de chance : certains oiseaux migrateurs sont passés au-dessus au mauvais moment, d’où l’épidémie, etc. […]. D’abord c’est faux, et l’on invite quiconque en doute à lire, à minima, le dernier ouvrage de Marie-Dominique Robin qui traite de la question zoonotique dans son ensemble (voir) à l’aune de la pandémie de Covid-19, question d’ailleurs largement détaillée et dénoncée par des scientifiques du monde entier depuis une quarantaine d’années. Les zoonoses surviennent parce qu’on élève des animaux en masse dans des lieux concentrationnaires, surpeuplés, et malgré les antibiotiques qu’on leur donne, vient un moment où un virus extérieur parvient à entrer et contaminer tout le monde. Alors on élimine, on brûle ou on enterre vivantes toutes ces bêtes qui, de toute façon, auraient finies dans des circonstances à peine plus enviables. De façon systémique, qu’importe de plus si les éleveurs subissent de lourdes pertes financières et doivent — encore, pour ne pas changer — s’endetter ? Si cela va mieux, ils achèteront d’autres poussins ou cannetons et recommencerons tout le cirque en espérant échapper à la prochaine pandémie de ce type. Qu’est-ce qui survit en revanche très bien aux virus en tous genres quoi qu’il arrive et — quoi qu’il en coûte ? Le système capitaliste, et plus précisément le système néolibéral financier du grand marché globalisé, à l’instar du classisme social, du racisme et du spécisme.
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AUX HORIZONS RÉANIMÉS — TOPO SUR « PERSPECTIVES SUR L’ANIMALITÉ. VULNÉRABILITÉ, EMPATHIE, STATUT MORAL » SOUS LA DIRECTION DE SÉBASTIEN BOUCHARD ET D’ENRIQUE UTRIA — ÊTRE ET TEMPS ANIMAUX

AUX HORIZONS RÉANIMÉS — TOPO SUR « PERSPECTIVES SUR L’ANIMALITÉ. VULNÉRABILITÉ, EMPATHIE, STATUT MORAL » SOUS LA DIRECTION DE SÉBASTIEN BOUCHARD ET D’ENRIQUE UTRIA

 

 

« (contre le vitalisme) : L’affirmation d’une continuité entre l’univers physico-chimique et celui de la biologie s’est maintenue pendant des siècles et s’est affirmée comme la seule valable. »
p.84 in Les corps transfigurés, Michel Tibon-Cornillot (édition MF – 2010, nouvelle édition)

 

« L’anticipation de la multiplicité des points de vue est bien prise en compte des possibles, incarnés par les points de vue d’autrui, grâce à un processus de pluralisation perspective. »
p.402 in Le lieu de l’universel, Isabelle Thomas-Fogiel (Seuil – 2015)

 

 

“Biosom ; bio-cogito ; cosmo-cogito.”
p.171 in Hominescence, Michel Serres (Le livre de poche – 2003)

 

 

 

   Dans la postface de l’ouvrage collectif intitulé Perspectives sur l’animalité. Vulnérabilité, empathie, statut moral, il est affirmé que durant très longtemps s’est reproduit une répugnance de la philosophie occidentale à penser la dimension animale de l’existence humaine[1]. Cela est tout à fait exact, au point que lorsque nous sommes devenu.e.s véganes, notamment grâce à nos lectures, K. m’avait vertement questionné : « Et dans toute la philosophie que tu as lue, il n’y avait rien sur les animaux ? » Hélas, non en effet, ou alors sous des formulations sans cesse négatives comme on trouve chez Martin Heidegger ou Descartes, de sorte que même lorsqu’il y est question des animaux on les ignore purement et simplement, cela ne vient à l’esprit que de façon transparente[2], dans la vérité de leur plus stricte existence en tant que phénomène biologique individué au sein du multiple. J’avais donc alors un peu — bêtement — honte, comme Jacques Derrida nu sous le regard déshabillant de son chat. J’étais tout à coup le réceptacle d’une accusation infinie — portée à travers moi à l’encontre des philosophailleurs de tous temps — au sujet des animaux à la fois symboliquement et réellement chosifiés, c’est-à-dire stricto sensu : désanimés. Voilà tout ce à quoi des siècles de métaphysique aristotélicienne, cartésienne puis heideggérienne semblait avoir mené : à l’anéantissement animal. Mais, direz-vous, quoi de différent d’avec la transformation croissante et s’accélérant des modus vivendi en modus de plus en plus spécifiquement operendi via le procès de l’élevage devenu industrie pure ? Rien en effet. Si seulement, d’ailleurs, il ne s’était agi que de philosophie et non pas d’exploitation véritable… Lire la suite

VÉGANOSOPHIA — GÉOPOLITIQUE ANTISPÉCISTE ET BIOPHILE — ZOONOSES, PANDÉMIES, EXTINCTION — UNE SOLUTION HÉTÉROBIOTIQUE (PARTIE VIII)

— VEGANOSOPHIA 

Nihil animali a me alienum puto
« L’objectif des veganosophia réside, dans le croisement de données et l’intertextualité ainsi produite, dans la volonté de poursuivre le questionnement philosophique fondamental du véganisme contre l’exploitation animale. Chaque partie publiée est susceptible d’être augmentée, développée ultérieurement à sa mise en ligne, ou prolongée de manière directe ou indirecte dans d’autres textes « véganosophiques ». »

VÉGANOSOPHIA — GÉOPOLITIQUE ANTISPÉCISTE ET BIOPHILE — ZOONOSES, PANDÉMIES, EXTINCTION — UNE SOLUTION HÉTÉROBIOTIQUE (PARTIE VIII)

 

« …j’envoyais dans l’Espace des masses d’animaux ou de plantes, les organismes vivants situés au milieu de la masse résistaient mieux à la mort. » p.178 in « Les Sondeurs vivent en vain » — Les Seigneurs de l’Instrumentalité, Cordwainer Smith (1950-1960).

 

   9) Aspécisme
   Très récemment, nous avons entendu l’écrivain et essayiste algérien Kamel Daoud dire qu’il faut, pour neutraliser la conflictualité et endiguer la rancœur historique, faire de la « poésie politique ». En l’occurrence il parlait du travail photographique de Raymond Depardon. Contrairement souvent aux penseurs antispécistes influents en France, nous aussi nous plaidons pour une zoopoétique à même d’aider à instaurer une cosmopolitique habitée par le souci démocratique républicain, la critique biopolitique et une législation zoopolitique adaptative. C’est dire, en somme, que nous défendons la notion d’une géopolitique antispéciste, biophile — sinon quoi à vivre avec qui ? — qui passe par la prise en compte de la pluralité des vivants et leurs mondes, par un hétérobiotisme dont on a parlé de la capacité naturelle d’autogestion (ou autodéfense), bref de biorésistance et d’antibiorésistance, puisque tout nous regarde par le prisme de l’économie mondialisée et les myriades d’économies locales et leurs agencements en perpétuel mouvement.
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VÉGANOSOPHIA — GÉOPOLITIQUE ANTISPÉCISTE ET BIOPHILE — ZOONOSES, PANDÉMIES, EXTINCTION — UNE SOLUTION HÉTÉROBIOTIQUE (PARTIE VII)

— VEGANOSOPHIA 

Nihil animali a me alienum puto
« L’objectif des veganosophia réside, dans le croisement de données et l’intertextualité ainsi produite, dans la volonté de poursuivre le questionnement philosophique fondamental du véganisme contre l’exploitation animale. Chaque partie publiée est susceptible d’être augmentée, développée ultérieurement à sa mise en ligne, ou prolongée de manière directe ou indirecte dans d’autres textes « véganosophiques ». »

 

VÉGANOSOPHIA — GÉOPOLITIQUE ANTISPÉCISTE ET BIOPHILE — ZOONOSES, PANDÉMIES, EXTINCTION — UNE SOLUTION HÉTÉROBIOTIQUE (PARTIE VII)

 

 

    8) Anticapitalisme = antischizophrénie cognitive et morale : notre unique éthique comme position de résistance
   Dans un article que nous avons trouvé non dénué d’intérêt, Frédéric Lordon s’est exprimé au sujet que, dixit : la radicalité rend sourd[1]. Pourtant, nous — sur ce blog, véganes, antispécistes, « penseurs » d’une culture zoopolitique, critiques biopolitiques, etc. — ne pouvons pas ne pas être taxés de radicaux. Nous voulons, toutefois, restés ouverts, tolérants, patients, malgré les urgences dans l’urgence tout en gardant une position ferme, voire intransigeante à l’égard de l’idée de la libération animale et de l’émancipation sociale (abolitionnisme). Déjà en 1995 Brian A. Dominick avait anticipé ce retour de flamme où radicalités et extrémités sont mélangées et participent d’un flou artistique de plus en plus aveuglant dans la vie politique et citoyenne actuelle, et précisant que se positionner à la racine d’une question, d’un problème, est une exigence de lucidité morale et philosophique.
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CHEZ COLETTE — UNE VISITE LITTÉRAIRE ET ANIMALIÈRE DANS UNE MAISON RESSUSCITÉE

CHEZ COLETTE — UNE VISITE LITTÉRAIRE ET ANIMALIÈRE DANS UNE MAISON RESSUSCITÉE

 

   C’est par ce 31 décembre 2021 — journée ensoleillée d’une douceur toute printanière dont il y a peut-être lieu de s’inquiéter par ailleurs […], que nous nous sommes rendus à Saint-Sauveur-en-Puisaye pour visiter la maison d’enfance de l’écrivaine Colette.
   Nous demandons à notre lectorat un peu d’indulgence pour ce qui va suivre. En effet, et aussi incroyable que cela puisse paraître surtout pour nous qui ne versons jamais dans quelque fantasmagorie de ce genre, c’est là durant la visite que nous avons surpris une étrange conversation. L’intime conciliabule consistait à la fois en halètements et en feulements et en langage humain — un excellent français cela dit en passant, qui questionnant ou répondant à tour de rôle, qui trottinant sur le plancher magnifique ou faisant ses griffes sur le paillasson du vestibule de l’entrée. Pour nous c’est clair : certains compagnons de vie de Colette sont revenus vivre dans cet au-delà « domographique », et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont pas perdu leur vif esprit que l’illustre autrice de Claudine et de La naissance du jour (entre autres) n’avait pas manqué de coucher sur le papier pour notre plus grand plaisir.
   Indulgence, disions-nous, vous est demandée, car c’est de mémoire que nous avons tenté, du mieux qu’il nous a été possible de le faire, de restituer ici le singulier entretien que nous vous livrons ci-dessous.

 

   K&M

 

 

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VÉGANOSOPHIA — GÉOPOLITIQUE ANTISPÉCISTE ET BIOPHILE — ZOONOSES, PANDÉMIES, EXTINCTION — UNE SOLUTION HÉTÉROBIOTIQUE (PARTIE VI)

— VEGANOSOPHIA 

Nihil animali a me alienum puto
« L’objectif des veganosophia réside, dans le croisement de données et l’intertextualité ainsi produite, dans la volonté de poursuivre le questionnement philosophique fondamental du véganisme contre l’exploitation animale. Chaque partie publiée est susceptible d’être augmentée, développée ultérieurement à sa mise en ligne, ou prolongée de manière directe ou indirecte dans d’autres textes « véganosophiques ». »

 

VÉGANOSOPHIA — GÉOPOLITIQUE ANTISPÉCISTE ET BIOPHILE — ZOONOSES, PANDÉMIES, EXTINCTION — UNE SOLUTION HÉTÉROBIOTIQUE (PARTIE VI)

 

 

   7) La distance szoociale : contre l’endogénéisation des autres
   On aura compris au vu de ce que dit précédemment, que les dispositions antispécistes les plus audacieuses, comme celle qui questionne sur la nécessité de contrôler tous les animaux afin de faire disparaître la prédation et la souffrance engendrée, sont loin d’être des théories-diagnostics suffisantes pour rendre ce monde généralement plus agréable à vivre, en vertu de ce qu’on peut appeler les failles de barrières d’espèces. En outre, nous vivons désormais dans un systémisme bioéconomique des États-nations tel que nous ne pouvons faire l’impasse sur la critique de la prédation même de cette systématicité. En 2017 nous avions parlé du travail de Thorstein Veblen qui dans sa Théorie de la classe de loisir de 1899 avançait que la prédation ne saurait devenir d’emblée la ressource habituelle et normale d’un groupe ou d’une classe : il faut d’abord que les méthodes industrielles parviennent à un certain degré d’efficacité […] le passage de l’état pacifique à la prédation dépend du développement des connaissances techniques et de l’usage des outils[1]. Et l’on s’empresse d’ajouter aujourd’hui : des connaissances sociologiques, éthologiques, biosystémiques et de l’usage des étant-vivants.
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VÉGANOSOPHIA — GÉOPOLITIQUE ANTISPÉCISTE ET BIOPHILE — ZOONOSES, PANDÉMIES, EXTINCTION — UNE SOLUTION HÉTÉROBIOTIQUE (PARTIE V)

VEGANOSOPHIA 

Nihil animali a me alienum puto
  « L’objectif des veganosophia réside, dans le croisement de données et l’intertextualité ainsi produite, dans la volonté de poursuivre le questionnement philosophique fondamental du véganisme contre l’exploitation animale. Chaque partie publiée est susceptible d’être augmentée, développée ultérieurement à sa mise en ligne, ou prolongée de manière directe ou indirecte dans d’autres textes « véganosophiques ». »

 

VÉGANOSOPHIA — GÉOPOLITIQUE ANTISPÉCISTE ET BIOPHILE — ZOONOSES, PANDÉMIES, EXTINCTION — UNE SOLUTION HÉTÉROBIOTIQUE (PARTIE V)

 

 

 

      6) Silence animal et cri de la pandémie (suite)
   Malgré ces mots empreints d’une poétique de la nature et du vivant, il faut reconnaître que nous sommes désormais à mille lieues du monde tel que vu et défendu par Aldo Leopold dans A Sand County Almanac en 1949 : « Man and beast, plant and soil lived on and in each other in mutual toleration, to the mutual benefit of all. The marsh might have kept on producing hay and prairie chickens, deer and muskrat, crane-music and cranberries forever. » (Oxford University Press, p.99). Il n’est plus du tout évident que la tolérance soit de mise tant d’un point de vue biologique pur que zoopolitique, justement parce que l’agentivité humaine est telle qu’elle saborde la possibilité d’une mutualisation bénéficiaire in natura pour tous les étant-vivants. Non pas que les non-humains soient en capacité de se rebeller contre cet état de fait. Ils ne le peuvent pas. Cependant en tant qu’ensemble hétérogène, le biosystème n’est plus en mesure d’être tout à fait résilient par lui-même au bénéfice du plus grand nombre possible de ses habitants. On entend ici « possible » dans la stricte acception de ce qui advient de facto, en situation, et non selon une notion d’utilitarité (de logos calculant), ceci n’ayant pas cours dans la nature sinon que par la sélectivité mais non une volonté quelconque. Comme le dit Gilles Clément, le système centralisé s’effondre […] On est déjà dans un autre modèle mais on n’en parle pas[1]. En clair, c’est la centralisation menée lors de l’hominisation du monde qui vacille parce qu’elle cède sous le poids du biosystème qu’elle a déstabilisé. C’est peut-être que « la vie », dans sa vastitude, ne peut pas être prise en charge par le génie humain. Loin que le phénomène du vivant s’auto-affecte en effet, il n’en demeure pas moins, comme l’écrivait Michel Henry, que la vie est indifférente à son processus de différenciation, et que cet invisible de la vie n’est pas provisoire mais insurmontable[2]. Et c’est justement la prétention humaine de pouvoir tout manipuler, tout contrôler, tout transformer en un capital quelconque, qui a mis l’espèce humaine devant ce fait accompli que son existence est menacée parce qu’elle aura d’abord menacé les autres formes de vie de l’écoumène (ou biosystème) et, les réduisant parfois jusqu’à l’extinction, aura avant même de s’en rendre compte, rendu incertaines les conditions mêmes de sa propre pérennité. Faut-il aller jusqu’à envisager fabriquer un monde entièrement bio-objectivé ? On y reviendra.

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VÉGANOSOPHIA — GÉOPOLITIQUE ANTISPÉCISTE ET BIOPHILE — ZOONOSES, PANDÉMIES, EXTINCTION — UNE SOLUTION HÉTÉROBIOTIQUE (PARTIE IV)

— VEGANOSOPHIA 

Nihil animali a me alienum puto
  « L’objectif des veganosophia réside, dans le croisement de données et l’intertextualité ainsi produite, dans la volonté de poursuivre le questionnement philosophique fondamental du véganisme contre l’exploitation animale. Chaque partie publiée est susceptible d’être augmentée, développée ultérieurement à sa mise en ligne, ou prolongée de manière directe ou indirecte dans d’autres textes « véganosophiques ». »

 

VÉGANOSOPHIA — GÉOPOLITIQUE ANTISPÉCISTE ET BIOPHILE — ZOONOSES, PANDÉMIES, EXTINCTION — UNE SOLUTION HÉTÉROBIOTIQUE (PARTIE IV)

 

« […] la communauté ne peut pas relever du domaine de l’œuvre. On ne la produit pas, on en fait l’expérience (ou son expérience nous fait) comme expérience de la finitude. »
p.78 in La communauté désœuvrée (Bourgeois — 2004)

 

   6) Silence animal et cri de la pandémie
   Revenons à nos moutons métaphysiques avant d’y regarder de plus près, du côté de la pandémie en tant que phénomène « systémique » artéfactuel.
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VÉGANOSOPHIA — GÉOPOLITIQUE ANTISPÉCISTE ET BIOPHILE — ZOONOSES, PANDÉMIES, EXTINCTION — UNE SOLUTION HÉTÉROBIOTIQUE (PARTIE III)

VEGANOSOPHIA 

Nihil animali a me alienum puto
  « L’objectif des veganosophia réside, dans le croisement de données et l’intertextualité ainsi produite, dans la volonté de poursuivre le questionnement philosophique fondamental du véganisme contre l’exploitation animale. Chaque partie publiée est susceptible d’être augmentée, développée ultérieurement à sa mise en ligne, ou prolongée de manière directe ou indirecte dans d’autres textes « véganosophiques ». »

 

VÉGANOSOPHIA — GÉOPOLITIQUE ANTISPÉCISTE ET BIOPHILE — ZOONOSES, PANDÉMIES, EXTINCTION — UNE SOLUTION HÉTÉROBIOTIQUE (PARTIE III)

 

   4) Animal rationale ? — Diplomatie dans la lumière de l’Être
   Dans une thèse explorant la brève ouverture de la philosophie du jeune Heidegger pour un mode existential des animaux, Christiane Bailey montre qu’il y a bien eu, avant le re-jet du zoon hors du Dasein (de l’être-là devenant rapidement exclusivement humain) une modalité propre — originaire — appartenant (ou ici allouée) aux animaux, formant donc ontico-ontologiquement famille avec l’humanité. Et comme le dit fort bien Juan-Manuel Garrido dans une autre thèse : « […] c’est l’animalité de l’être — l’être se libérant de l’être — ce qu’il faut essayer de comprendre si l’on veut vraiment libérer l’essence de l’homme de l’humanisme métaphysique. » On comprend bien que le darwinisme et l’éthologie contemporaine achèvent de donner raison à cette position : que l’être comme ce quoi se donnant à soi-même n’est pas un privilège humain, mais est bel et bien disséminé dans le monde que nous partageons avec ces êtres dans la différence ontologique s’effaçant immédiatement au profit de la corporéité (ipséité biontique). Heidegger, en privant les animaux de monde(s), les a virtuellement coupés de l’espèce humaine à sa manière et à la suite de Descartes, et même si pour des raisons différentes, donnant quelque part l’illusion d’une sorte d’immunité spécifiquement humaine — « étrangisant » l’humain de l’animal, jetant le bioç hors de l’exis — ou bien ex-communiant l’humain du monde des vivants et le pro-jetant vers un autre état plus singulier (solus ipse)[1].
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