L’ANIMAL CAPITAL — COMMENT FAIRE ZOOSTATIS SANS LES ANIMAUX ?
(à propos de la grippe aviaire en Chine) : « […] le virus […] pourrait provoquer entre 10 000 et 100 millions de morts. » (source BFMTV, 4 mai 2013)
p.53 in Qui sommes-nous pour traiter ainsi les animaux ? — Marie-Pierre Hage (2018)
« Le pouvoir politique des entreprises prolonge et redouble le pouvoir social du capital sur l’organisation du travail et sur les modes de consommation et de vie. »
p.195 in Ce cauchemar qui n’en finit pas — Christian Laval et Pierre Dardot (2016)
« Stasis » : station debout, position, mais aussi insurrection violente ou sédition.
Ibid., p.21
À Dorine et André. En souvenir d’un futur en commun…,
Il y a quelques jours nous avons aperçu que la présidente de la FNSEA a déclaré sur France 5, en substance, que Jean-Luc Mélenchon et La France Insoumise se trompent en dénonçant les derniers cas de grippe aviaire en France comme procédant de la dérive industrielle et de la maltraitance animale. Selon elle, cette fois-ci c’est juste la faute à pas de chance : certains oiseaux migrateurs sont passés au-dessus au mauvais moment, d’où l’épidémie, etc. […]. D’abord c’est faux, et l’on invite quiconque en doute à lire, à minima, le dernier ouvrage de Marie-Dominique Robin qui traite de la question zoonotique dans son ensemble (voir) à l’aune de la pandémie de Covid-19, question d’ailleurs largement détaillée et dénoncée par des scientifiques du monde entier depuis une quarantaine d’années. Les zoonoses surviennent parce qu’on élève des animaux en masse dans des lieux concentrationnaires, surpeuplés, et malgré les antibiotiques qu’on leur donne, vient un moment où un virus extérieur parvient à entrer et contaminer tout le monde. Alors on élimine, on brûle ou on enterre vivantes toutes ces bêtes qui, de toute façon, auraient finies dans des circonstances à peine plus enviables. De façon systémique, qu’importe de plus si les éleveurs subissent de lourdes pertes financières et doivent — encore, pour ne pas changer — s’endetter ? Si cela va mieux, ils achèteront d’autres poussins ou cannetons et recommencerons tout le cirque en espérant échapper à la prochaine pandémie de ce type. Qu’est-ce qui survit en revanche très bien aux virus en tous genres quoi qu’il arrive et — quoi qu’il en coûte ? Le système capitaliste, et plus précisément le système néolibéral financier du grand marché globalisé, à l’instar du classisme social, du racisme et du spécisme.
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L’ANIMAL CAPITAL — EXTENSION DES DOMAINES DE LA LUTTE POUR LA VIE — COMMENT FAIRE ZOOSTATIS SANS LES ANIMAUX ?
