ROMANS & NOUVELLES | K&M Les Veganautes

A

Histoire du lion personne de Stéphane Audeguy Et si l’Histoire se racontait du point de vue animal, cher à Eric Baratay ? C’est ce que l’auteur réussi dans cette fable animaliste où nous est contée la vie du lion Personne et des bienfaiteurs qu’il croisera sur son chemin, au Sénégal d’abord puis en France où il terminera sa vie, la royauté aussi, 1789 étant passé par là. Notre article.

Les contes du chat perché de Marcel Aymé Ces contes, écrits par le merveilleux écrivain qu’était Marcel Aymé datent de la seconde guerre mondiale. Dans chacun d’eux on se retrouve à la ferme et les filles des parents, Delphine et Marinette, y vivent chaque fois des aventures extraordinaires avec les animaux. Tantôt truculents, tantôt moralisateurs, tantôt cruels ou bien poétiques, joyeux ou tristes, ces contes et histoires où les animaux parlent (ce que tout le monde y trouve normal) sont des chefs-d’œuvre du genre. Il faut lire Les contes du chat perchés qui, à leur époque, adressaient et adressent encore une critique acerbe à l’égard de l’exploitation des animaux. Passer à côté est comme passer à côté de la libération animale. C’est une erreur.

Le dernier homme de Margaret Atwood Dans la veine des romans d’anticipation critiques à l’égard de la société, Le dernier homme de M. Atwood ne manque pas de signifier qu’à force de jouer avec la génétique, et notamment avec celle des animaux, l’être humain est un Prométhée jouant avec un feu qui pourrait s’avérer dévastateur…

La femme comestible de Margaret Atwood Cet ouvrage de 1969 est le premier de l’auteure canadienne. Marian est une jeune femme à l’impressionnante façade de normalité : elle a un travail ennuyeux dans une société de sondage, vit en collocation, a des couples d’amis avec enfants, sort avec un avocat… Une vie pas désagréable, mais qui s’impose à elle avec un quelque chose de l’ordre de la dépossession. Puis vient le couperet : elle va se marier. La vie dont rêvent toutes ses collègues s’offre à elle : domesticité, maternité, maîtres mots d’une féminité accomplie. Seulement voilà, le corps de Marian refuse la voracité dictée par le patriarcat et la société de consommation. Il va peu a peu refuser de consommer, pour ne plus se consumer. Un roman au style limpide et atemporel qui se dévore. Résolument féministe et précurseur car il contient dans les grandes lignes la théorie critique féministe végétarienne de Carol J. Adams dans son essai La politique sexuelle de la viande paru au début des années 90 (les références à Atwood y sont d’ailleurs nombreuses).

Watership Down de Richard Adams Ce roman épique est une merveille du genre écrit sur le tard par un papa pour ses filles. Selon nous, il y a la vie culturelle avant Watership Down, et après. Car après ça n’est plus pareil, surtout quand on a frôlé le lapin noir d’Inlé… Voir notre article GARENNES DE PROUST…

B

Le professeur Mortimer de Pierre Boulle Un roman, une variation sur l’île du docteur Moreau, où sont mis en perspective l’expérimentation médicale, la « science », et la manière de s’y adonner, souvent au détriment d’êtres innocents – les animaux – et pas toujours non plus aux bénéfices des malades.

Manuel de zoologie fantastique de Jorge-Luis Borges et Margarita Guerrero En 1957, Borges et Guerrero ont établi ce merveilleux manuel des zoologies qui n’existent pas sinon dans le débordant imaginaire humain, de l’Antiquité à l’époque moderne. Amoureux et amoureuses des animaux, de la littérature et des mythologies seront littéralement ravis par ce recueil insolite où ils croiseront comme dans d’étranges rêves inspirés par la vraie Nature vivante, l’amphisbène, le centaure, le kraken, houmbada, les péritios, l’unicorne, le myrmécoléo, la mandragore, le bourak ou encore le squonk…

J’ai épousé une végane de Fausto Brizzi Le producteur, réalisateur et écrivain F. Brizzi nous raconte avec beaucoup d’humour et de bonne humeur sa rencontre avec le véganisme en même temps que son coup de foudre pour Claudia Zanella. Une histoire vraie en faveur d’une prise de conscience éthique. Notre article : Auguri ! Tous les chemins mènent à Rome.

Les fables de l’Humpur de Pierre Bordage Nous avons pensé que ce roman, lu il y a de nombreuses années, pourrait très bien intégrer la véganothèque. En effet, voici un roman qui oscille entre fantastique, science-fiction et « heroic fantasy », avec la french touch de ce genre de littérature ; une histoire portée par Bordage qui y excelle en conteur, et qui parle de l’animalité de l’humain et inversement. Un roman comme un tableau de Jérôme Bosch où des cochons… non, des hommes, non : des cochons… ; bref c’est pareil, tentent de percer le mystère de leurs origines. Roman futuro-médiéval, agonie civilisationnelle au terme des jeux de mains génétiques…

Scènes de la vie publique et privée des animaux Au XIXe siècle, comme on l’a vu avec les travaux des historiens E. Baratay et P. Serna, la question animale s’est invitée en politique. En littérature, elle trouve ses belles lettres de noblesse avec l’éditeur Hetzel qui écrit sous le nom de Stahl, avec aussi Balzac et Nodier, qui nous ont offert des pages superbes tout à la fois pastiches de la vie politique de l’époque, et de superbes visions des animaux se racontant, depuis leur assemblée au Jardin des Plantes pour réclamer des droits aux humains, jusqu’au pingouin philosophe et aux aventures sociales des chattes riches ou pauvres. « Qu’il faut réaliser enfin, au moyen de la presse, la puissance la plus formidable du jour, une enquête générale sur leur situation, sur leurs besoins naturels, sur les mœurs et coutumes de chaque espèce, et créer sur des données sérieuses et impartiales une grande histoire de la Race Animale et de ses nobles destinées dans la vie privée et dans la vie publique, dans l’esclavage et dans la liberté. » (p.43)

La guérilla des animaux de Camille Brunel La rentrée littéraire 2018 s’est faite sous le signe d’un roman d’anticipation animaliste sombre, premier roman de Camille Brunel. C’est l’histoire d’un antispéciste passant du côté de l’ultra-radicalité pour arriver à ses fins : l’arrêt mondial de l’exploitation animale. Isaac s’en prend aux meurtriers des animaux sauvages. Cela passe par une grande violence, forcément, qui est l’écho de la violence que subissent les animaux. C’est un roman qui nous emmène vers un futur peut-être désaffecté : celui d’un monde inhabitable que même les humains fuiront après qu’ils auront fait disparaître tous les animaux. Notre article complet ici.

Bestiaire magique de Dino Buzzati Quel bonheur que ce recueil de nouvelles et de quelques textes journalistiques dont le sujet principal sont les animaux. Dans toutes les occurrences du terme, ces écrits sont fantastiques et nous les recommandons très vivement. Dino Buzzati était un ami des bêtes comme on dit encore parfois, et il le montre avec sa plume touchante et faussement simple. À lire et à relire !

La paix chez les bêtes de Colette En plein milieu de la grande guerre, Colette rédige des brèves nouvelles mettant en scène les animaux. Humour, perspicacité, sensibilité et un brin de cynisme sont ici, en faveur des bêtes, exprimés avec un choix de mots d’une grande femme de Lettres. Si les hommes font la guerre, la paix relative des animaux vaut la peine d’être contée – en ce temps lointain déjà auquel le nôtre ressemble encore tant – trop.

Stratégie pour deux jambons de Raymond Cousse Est-ce un roman ? Est-ce un monologue ? Est-ce un manifeste porco-masochiste ? C’est déjà, en 1978, le discours d’un cochon qui, enfermé dans l’attente de sa fin attendue, argumente en faveur de l’amélioration de son sort de cochon qui sera transformé en mangé, suprême gloire, comme un humain chercherait à élucider les grandes questions matérialistes et métaphysiques de ce monde. C’est une oeuvre originale et une critique sévère de la condition humaine, qui de nos jours par le prisme de la question animale dans ce premier quart de 21ème siècle, se lit sans doute différemment qu’à l’époque de sa publication. L’auteur, en prenant le cochon comme sujet-miroir de l’humain, produit ici une superbe satire de notre société au travail, de l’exploitation des êtres, et en poussant la logique à son terme y compris pour l’animal, en montre toute l’absurdité et l’horreur : « Il aura fallu des siècles de lutte pour obtenir la grâce d’un abattage rationnel. Mais rien ne prouve que nous n’améliorerons pas notre position dans les siècles à venir. » (p.86)

L’abattoir de verre de J.-M. Coetzee Ce livre est un recueil de nouvelles et micro-nouvelles liées les unes aux autres. Au travers de ces récits et dialogues de famille, peu à peu, apparaît la question du sens de la vie, non plus uniquement pour soi, mais bel et bien au milieu des autres vivants. Et s’il fallait construire un abattoir de verre ? juste pour montrer, demande la vieille dame en fin de vie.

Elizabeth Costello de J.-M. Coetzee     Un roman pas comme les autres, ce roman éponyme. Il s’appelle comme son héroïne. Son héroïne est une romancière. Une romancière que l’on suit, elle et son fils, au fil de ses conférences sur la littérature, la culture, la cause animale. Du roman original, sensible et cultivé, fort bien écrit et très accessible, un peu dans la veine des romans de Pierre Mertens. À lire ! On peut aussi lire notre article ici : La vieille femme et les animaux…

Ecotopia d’Ernest Callenbach Ecotopia raconte l’histoire d’un journaliste américain à qui on confie le soin de faire du reportage en Ecotopia, un pays fondé dans les années 60 dans l’Ouest des USA, ayant fait sécession vingt ans plus tôt, un pays très orienté écologie et égalitarisme et do it yourself ou avec la communauté. Peu à peu, pourtant revêche aux idées de ce nouveau pays, ce journaliste et narrateur principal se prend au jeu et aux enjeux d’une écologie de pointe. Ecrit en 1975, ce roman contient déjà toutes les idées dont on entend parler en 2019 mais qui ne sont quasiment pas appliquées… C’est un livre agréable et qui critique le système établi d’une manière contournée et astucieuse.

Le procès du cochon d’Oscar Coop-Phane Ce roman du jeune auteur n’a pas besoin de traîner en longueur pour être très éloquent. C’est dans une écriture tirée au cordeau, aussi précise que limpide et très parlante, qu’Oscar Coop-Phane nous raconte cette histoire de procès et tout ce qui s’en suit, ou plutôt qui s’en précède (ou procède), quand les humains doivent punir un « coupable ». Bien qu’étant une allégorie de la justice entre les êtres humains, gageons qu’à peu de détails près, ces horribles procès d’animaux et leurs sentences ont bien eu lieu, hélas, dans des temps pas très lointain… À lire et à faire lire !

D

Oh la vache ! de David Duchovny Voici un petit roman pour adolescents et adultes. Il raconte l’histoire d’Elsie Bovary qui, s’apercevant de sa condition et de la fin terrible qui l’attend, va tout faire pour échapper à son sort. Un roman sympathique et engagé pour la cause, qui mériterait bien son film d’animation ! Quelques mots de plus dans cet article.

Règne Animal de Jean-Baptiste Del Amo La rentrée littéraire française 2016 peut d’enorgueillir de voir publié ce roman profondément vrai. De cette vérité qui touche l’être dans toutes ses émanations. Un roman, une Histoire, des taiseux et des oubliés, que l’écrivain n’oublie pas et dont il rend transparent la patine qui jusqu’à maintenant recouvrait tout afin que vous ne voyions pas ce que nous ne voulons jamais voir, de peur d’admettre. Notre article.

Jusqu’à la bête de Timothée Demeillers S’il fallait un roman fiction qui démontre le lien ténu entre la médiocrité humaine et la misère animale, et quel débouché de violence peut y apparaître, ce serait celui-là. Voir notre article Un roman contemporain…

Bienvenue à Veganland d’Olivier Darrioumerle Un roman écrit par un non végane, qui se moque des véganes dans un monde futuriste au bord de la totale déshumanisation ça vous tente ? Il y est question de sentiments disparus, de pureté, et d’écocitoyenneté. Un futur un peu (beaucoup) fou où le véganisme fait figure de proue de cette folie, mais dont l’auteur se sert surtout pour battre en brèche l’esprit de totalitarisme de tous les systèmes prétendant à la perfection. On vous en parle dans notre article ici.

E

La conduite de la vie de Ralph Waldo Emerson Père spirituel de H. D. Thoreau, Emerson nous emmène sur des chemins au cœur de la Nature pour affirmer notre existence et la rendre sensée.

F

Under the Skin de Michel Faber C’est un roman avant d’avoir été adapté, librement, au cinéma. Une étrange histoire où Isserley séduit des hommes pour les amener dans une ferme d’un genre un peu spécial. Enfin, du point de vue humain s’entend… Un excellent livre tout à fait surprenant, où la fiction peut être dite réaliste. Une sorte de reflet de la réalité que nous dominons […].

Le règne du vivant d’Alice Ferney Gérald Asmussen est journaliste norvégien. Il se prend de passion pour Magnus Wallace, fondateur de l’association Gaia et « capitaine » de l’Arrowhead, navire qui traque et tente d’empêcher les « saigneurs » de la mer de meurtrir chaque jour un peu plus le peuple marin. Il décide d’embarquer avec lui et son équipe. C’est son témoignage que nous découvrons. Ça vous rappelle quelqu’un, quelque chose ? Sachez que toute ressemblance avec des personnes et des faits existants n’est pas une coïncidence. Avec ce roman, Alice Ferney signe un véritable manifeste écologiste. Une ode, dans de magnifiques passages, à la beauté des habitants des océans, qui ne l’oublions pas est le berceau de l’humanité. Un éloge de l’action militante, de ses femmes et de ses hommes qui ont décidé de passer à l’action, fût-ce au prix de leur vie. Un regard lucide sur l’immobilisme des Etats et un autre que l’on a du mal à soutenir sur l’agonie de ces êtres qui veulent vivre et qui comme nous aiment leurs enfants.

Dans la guerre d’Alice Ferney Avant Jean-Baptiste Del Amo avec Règne Animal et les récents travaux d’Éric Baratay, il y avait Alice Ferney. En 2003 elle nous livrait un roman sur la guerre de 14-18 sans jamais oublier la grande part des animaux au nombre des sacrifiés inutiles. Dans une écriture sobre et bien choisie, elle relate une histoire familiale particulière très touchante. C’est un roman humaniste, pacifiste et animaliste. À lire !

G

Un animal d’expérience de Patricia Farazzi Ce n’est ni une nouvelle, ni un roman court, ni même un conte, ou peut-être en est-ce un… – en tout cas c’est un hommage superbe à Kafka. Un hommage qui prend l’allure d’un dialogue, d’un monologue intérieur, d’une fable métaphysique, métalittéraire et animalière. Une histoire de symbolisme, une histoire de métamorphose, bien entendu. C’est une grande réussite littéraire d’une grande sensibilité pour le vivant et la vie de l’esprit et des mots qui en parlent. Un objet engagé, une souris cantatrice, l’ombre de Kafka, un songe, la réalité crue, une prose en fleur ; écriture de la maturité.

L’homme et l’animal de Pierre Gascar 1974. Gascar nous propose une réflexion sur la place de l’animal parmi la civilisation hyper-technique et son rôle « mécanique », objectal, à nous faire supporter l’insupportable de notre monde, notre mode de vie, infernaux.

À la table des hommes de Sylvie Germain Ce roman paru en 2015 est une très jolie mais sombre fable sur un certain passage de l’animalité à l’humanité, un conte plaidant pour une reconnaissance de la continuité entre l’animal et l’humain, mais aussi montrant, à sa manière, comment une forme extrême de bestialité ne peut avoir cours que par le biais du langage, non pas les mots en eux-mêmes, mais parce que l’humain se sert du langage pour réduire les autres vivants au silence.

H

Le chat Murr de E. T. A. Hoffmann    Si vous souhaitez faire connaissance avec un chat-poète ayant appris à lire et à écrire et qui vous livrerait son autobriographie où se sont perdues les pages des aventures de son maître, au grand dam de l’imprimeur, alors ce livre est pour vous. C’est un livre à tiroir plein de rebondissements et d’humour.

Les captifs du zoo de Vera Hegi Déclassée de son statut de grande bourgeoise à l’arrivée du communisme, Vera Hegi devient gardienne de zoo car ayant toujours aimé les animaux et les sciences naturelles. Ce recueil d’historiettes est très agréable à lire, dans le ton typique de la première moitié du XXe siècle. Surtout, il est un formidable révélateur. Comme le dit l’auteure: « Un jardin zoologique est encore un remarquable observatoire social, un miroir où, hélas, l’humanité n’apparaît pas toujours à sa son avantage. » (p.180)

Les liens du sang d’Errol Henrot Le romancier publie cette année (2017) son premier livre qui est une franche réussite. Comment ne pas vendre la mèche de ce beau (et cruel) roman existentialiste sur la destinée humaine et celle de l’animal, où la fin de la contemplation va de pair avec l’avènement de la mise à mort ultra mécanisée ? Bon, peut-être en vous proposant cet article : Biophilie romanesque…

I

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J

Chien-loup de Serge Joncour L’histoire… en fait il y a deux histoire. Une durant la guerre de 14-18, l’autre aujourd’hui. Ces histoires s’entremêlent autour d’un Gévaudan qui n’arrive jamais, sinon la grande Guerre, pour les animaux autant que pour les humains, sinon une étrange délivrance pour un producteur de cinéma végétarien comme sa femme et qui va, contre ses jeunes associés aux dents longues, trouver un partenaire de choix en la personne d’un chien sauvage, là-haut sur la colline où ils ont loué pour les vacances, et où il n’y a pas de réseau. Un bémol – tandis que l’auteur fait la part belle aux animaux, sur les traces du travail d’Eric Baratay – lorsque le protagoniste principal pense communier avec le chien en remangeant… du jambon. […]

K

Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes Ce roman illustre l’élévation et la chute d’un « simple d’esprit » a qui est inoculé un produit d’ordinaire testé sur des souris. Peu à peu il va devenir extrêmement intelligent et puis, et puis…

Les animaux de Christian Kiefer Bill s’occupe d’un refuge pour animaux sauvages blessés par les chasseurs, les accidents de la route. Mais Bill n’a pas toujours été celui qu’il est aujourd’hui (en 1996) et bientôt son passé (de 1984) va le rattraper. Pourra-t-il conserver cette vie qu’il aime tant et vivre avec Grace la vétérinaire et son fils Jude, et continuer à s’occuper de Majer l’ours, du loup et des autres animaux ?

La végétarienne de Han Kang   Le roman La Végétarienne (Chaeshik ju-ui-ja) de l’écrivaine coréenne Han Kang, au travers de trois récits comme trois nouvelles quasi distinctes de points de vue extérieurs à l’héroïne, parvient avec habilité, pudeur et esthétique, à mettre en lumière deux questions de l’existentiel humain, et aussi particulièrement féminin. Le parallèle entre le fait d’arrêter de manger les animaux interroge nos rites culturels séculaires du passage de l’enfance à l’âge adulte. En savoir plus.

Docteur Rat de William Kotzwinkle Ce roman qui date de 1976 au Etats-Unis est un pur joyaux de littérature animaliste. D’une grande profondeur empathique et d’une poésie certaine, il faut lire ce livre et l’histoire de ce rat devenu fou dans les laboratoires d’expérimentation animale. Notre article : UN ROMAN INCONTOURNABLE…

L

Le merveilleurx voyage de Nils Holgersson à travers la Suède de Selma Lagerlöf Tout le monde connaît le petit Nils Holgersson perché sur Martin le jars. Mais tout le monde a-t-il pris le temps de lire ces aventures extraordinaires d’un petit d’homme du début du XXème siècle dans le nord de l’Europe ? Une aventure où l’enfant parle avec les animaux et apprend à connaître son pays grâce à leur savoir à eux ?

Michaël chien de cirque de Jack London S’il est un autre roman du début du XIXème siècle qui, à l’instar de La Jungle d’Upton Sinclair, dénonce la maltraitance animale, c’est bien ce roman de London, où l’on suit les mésaventures de Michaël, un terrier irlandais, qui passant de mains d’hommes en mains d’hommes, manque de mourir d’être exploité pour ses capacités qui amusent… On dit qu’à sa sortie le roman suscita beaucoup d’émotion et participa qu’on s’intéresse de plus près au sort des animaux utilisés pour les foires, les spectacles, les cirques… Un siècle plus tard il reste du boulot non ? Mais London prévoyait qu’il faudrait trois siècles pour se débarrasser du capitalisme. Peut-être en effet, « capitaliser » va-t-il toujours de pair avec « exploiter » ?! Si oui, il faut sauver tous les michaëls ! A noter : une préface intéressante de 2004 de Jean-Pierre Digard qui y parle de Droit des animaux et d’antispécisme.

Jerry chien des îles de Jack London Cette aventure est à lire en parallèle de celle vécue par le frère de Jerry, Mickaël. Malgré l’intérêt littéraire et « historique » de ce roman, il faut prendre garde à l’image souvent déplorable qui est donnée des populations « indigènes ». Cependant peu à peu le roman et la psychologie canine de Jerry vont s’infléchir et nous rapprocher des certains de ces « sauvages » plutôt touchants. Une belle histoire animalière tout à fait de son temps et qui témoigne du rapprochement fait dans le siècle précédent entre certains humains et certains animaux, et qui illustre combien il faut libérer les uns comme les autres des pires a priori dont ils héritent encore trop souvent aujourd’hui.

M

Défaite des maîtres et possesseurs de Vincent Message. En ce début d’année 2016 vient de paraître au Seuil ce roman de grande importance quant à la question animale et à l’éthique portées au cœur de la littérature. En l’occurrence un peu de science-fiction de fort bon goût, enfin… façon de parler. Vous comprendrez en lisant cette touchante réussite romanesque. Notre article : LE PRÉCAIRE ÉQUILIBRE D’UN CHÂTEAU…

Le propre de l’homme de Robert Merle En 1989, l’écrivain Robert Merle a publié ce roman dans lequel le professeur Dale et sa nouvelle femme Suzy vont être amenés à élever une femelle chimpanzé orpheline chez eux. Une histoire très documentée à l’instar de son auteur qui adorait les animaux, et qui nous délivre ici une réflexion profonde sur l’existence et les limites de ce que nous pouvons et devrions faire avec les animaux, aussi proches soient-ils de nous. Ce propre humain, est-ce le langage articulé, la conscience de sa finitude ?… Et si l’on parvenait à éduquer un singe à communiquer avec nous, que nous apprendrait-il sur lui, et sur nous qui ne sommes, après tout, que des primates parvenus ? « C’est en raison de son ignorance et de son irrésistible orgueil que l’homme proclame que le langage est le propre de l’homme.Qu’en sait-il vraiment ? Comprend-il les moyens de communications propres aux autres animaux ? Entend-il le langage sifflé des dauphins ? Déchiffre-t-il le langage dansé des abeilles, sauf dans un cas bien particulier ? » « Mais derrière la brillante façade du cirque, ses lumières, ses musiques, ses couleurs et ses paillettes, il y a une réalité sordide : les cages. »

Un animal doué de raison de Robert Merle Avec ce roman de fiction politique d’anticipation, et biopolitique, écrit en 1966, Merle signe une belle réussite sur son temps (guerre froide, blocs Est-Ouest, etc.) et parvient à nous faire nous interroger sur nos relations aux animaux, notamment quand le personnage central parvient à apprendre à parler le langage des dauphins, et qu’eux parlent l’anglais. C’est un puissant roman qui met en abîme la question : qu’est-ce que (avoir de) l’humanité ? dans un contexte d’exploitation animale particulier. A lire !

Mama Red de Bren McClain Ce roman réaliste est aussi une critique de la société américaine des années 50 et du patriarcat. Welfairiste, cette histoire qui est celle d’une mère adoptive et de son fils prenant vache et veau pour un concours dont l’issu est la boucherie, est aussi l’occasion de questionner les parallèles maternels entre êtres humains et non-humains, d’interroger l’attachement et la dette infinie qu’on les hommes et les femmes envers les animaux. C’est avec une belle écriture, juste, rustique, que Bren McClain nous emmène au cœur d’une Amérique peut-être pas si révolue.

Viande de Noëlle Michel Un thriller fantastique avec un titre pareil, c’est à lire absolument. Ce roman très bien construit, très agréable à lire, est haletant ne manque pas de pertinence dans son propos, son objet qui est la déconstruction de l’antispécisme. On l’a beaucoup aimé ! Pour en savoir plus vous pouvez lire notre article en cliquant ici.

N

Le cœur de Doli de Gustavo Nielsen Dans ce roman d’anticipation argentin, vous croiserez Victor et Doli, deux jeunes dont l’amour sera mis à mal à cause de ce qu’ils sont. Vous dire qu’il est question de clonage et d’une certaine critique des dérives de la société ça n’est pas tout vous dire. Vous parler du fameux « poulen » qu’on sert au Mc Poulen Fritten ce n’est pas dévoiler ce que c’est. Vous conseiller ce roman bien écrit qui interroge sur l’avenir de nos sociétés et sur le traitement industriel de toute chose ça ne gâche rien non plus. Enfin, vous pouvez aussi lire nos critique et développement ici.

O

Les petites personnes * en défense des animaux et autres récits de Anna Maria Ortese Ce recueil de textes courts publiés dans des journaux ou inédits témoignent de l’engagement sans faille de cette auteure, méconnue en France, pour ceux et celles qu’elle nomme justement « Les Petites Personnes ». Une jolie plume sous laquelle Anna Maria Ortese nous fait part de son indignation face à une Humanité qui n’a de cesse de meurtrir la Terre et de torturer les animaux. Une rencontre littéraire inoubliable, qu’il faut s’empresser d’entretenir avec la lecture des ses œuvres. En savoir plus : CASA BIANCA POUR ANNA MARIA

P

De Goupil à Margot (nouvelles) de Louis Pergaud Un recueil de nouvelles qu’on aurait pu appeler « Contes cruels animaliers. » Où la vie animale s’avère bien malmenée, où un vaut moins que tous, où l’Homme est le péril ultime du renard, ou de Margot la malheureuse pie qu’on rend alcoolique.

La caricature de Dieu de Méryl Pinque Voilà un recueil de nouvelles que nous ne sommes pas près d’oublier, tant la qualité littéraire y est alliée à un esprit critique perspicace sur un certain « humanisme » et à un engagement très fort pour le respect de toutes vies. Mais qu’attendez-vous pour le lire ?! Notre article : L’ÉNIGME DE WO : PORTRAITS AU VITRIOL DU PSEUDO-DIVIN — SUR « LA CARICATURE DE DIEU » DE MÉRYL PINQUE

La peste soit des mangeurs de viande de Frédéric Paulin Un flic est retrouvé mort dans un abattoir. Sur lui un post-it avec dessus la phrase de Jeremy Bentham bien connue des animalistes : « Peuvent-ils souffrir ? » Une question qui se pose, une énigme à résoudre, et nous voilà embarqués dans les dédales de ce polar noir au style simple et efficace non chronologique. L’histoire est narrée du point de vue de chaque protagoniste et peu à peu les pièces de ce puzzle s’assemblent et prennent sens. F. Paulin réussit dans ce roman rapide à lire à développer pour chacun de ses personnages une histoire et une psychologie personnelles en nous les rendant attachants. Ce roman pointe la banalisation de la violence : celle faite aux animaux, celle faite aux femmes bien entendu, mais aussi celles que vivent les employés des abattoirs (car allons-nous bientôt cesser de penser un jour que tous font ce métier par choix ?!),celle d’une certaine forme de militantisme et celle aussi, plus discrète, que la société fait subir à nos malades, condamnés à mourir privés de leur dignité. Que la peste soit des mangeurs de viande, ou le péché de chair animale est peut-être le premier de la longue liste de tous les suivants ? Méfiez-vous du chien blanc !

L’Éveil. Stade 1 de Jean-Baptiste de Panafieu Dans L’Éveil, De Panafieu raconte l’histoire dans un futur proche d’un éveil des animaux justement, à la suite d’un incident survenu lors de tests sur des rats de laboratoire d’un virus destiné aux humains. Un peu comme avec l’apparition de la vie et de l’évolution, le fameux virus va se transmettre d’animal en animal, d’espèces en espèces, et provoquer l’éveil : une prise de conscience d’eux-mêmes et de leur condition chez les animaux. Vous pouvez aussi lire notre archive avec Le Tofu Te Parle.

L’Éveil. Stade 2 Dans cette suite qui débute doucement, l’auteur emmène le lecteur vers un emballement progressif de l’histoire. Et c’est au fur et à mesure de l’accélération du rythme de l’éveil des animaux, que l’on retrouve nos protagonistes humains et non-humains ayant maille à partir avec des problématiques nouvelles. Ce pourrait bien être pour eux aussi l’occasion de s’éveiller à quelque chose pouvant redéfinir la notion de biopouvoir et les enjeux de la cohabitation interspécifique. Également à lire l’archive LTTP ou bien notre interview de l’auteur.

L’Éveil. Stade 3 Après les éveils, chaque fois très bien dépeints, chaque fois fort touchants, des animaux domestiques puis des animaux sauvages, le dernier animal dont il nous est donné de vivre avec lui sa passionnante prise de conscience n’est autre que le primate le plus proche de l’Homme : le chimpanzé. Que va-t-il donc se passer alors que, au fur et mesure que nous avançons dans la lecture nous assistons parallèlement à la fin du système de la suprématie humaine, et aux prémices d’une nouvelle ère où les animaux vont devoir exiger que leurs soient accordés des droits, et surtout qu’ils puissent décider pour eux-mêmes de leur propre destinée ?

À la ligne de Joseph Ponthus Bien entendu ce roman-poème réaliste dans la « lignée » de L’établi de Robert Linhart ne nous a pas laissés de marbre et il intègre la véganothèque. Les animaux n’y sont que des victimes collatérales mais la folie des systèmes de « travail » humains y est très clairement visible comme consubstantielle à la folie qui détruit les bêtes. Et puis c’est un bel objet littéraire. Pour en découvrir plus lisez notre article : Prose poétique par intérim…

Q

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R

Sanglier de Dominique Rameau Sanglier est un roman original, une ôde à la nature et à la liberté mâtinée d’une sensualité (érotisme féminin) un tantinet clichée, qui raconte les émois d’une Sybille venue à la campagne passer quelques jours de repos. En plus sage, on pensera à Louis Calaferte, mais aussi et cela se confirme explicitement plus tard dans la lecture à Gérard de Nerval (Les filles du feu, Les chimères), dans une belle écriture attentive aux moindres détails du vivant végétal et animal de la ruralité.

Vers une société végane. Après demain, l’abolition d’Olivier Rognon Tout à fait inclassable, ce livre est une excellente synthèse des revendications du mouvement pour la libération animale et les droits des animaux, associés à une émulation écocitoyenne indispensable elle aussi. C’est à la fois une essai et une longue nouvelle d’anticipation, de pol-éthique fiction selon son auteur, et c’est très réussi, écrit avec soin, bien construit. Nous en recommandons grandement la lecture, même si, hélas, la réalité est plus dure que la fiction. Notre article complet en cliquant ici.

S

La jungle d’Upton Sinclair « Il n’y a qu’une seule planète Terre, est les réserves naturelles sont limitées ». Songez que Upton Sinclair a écrit ceci dans son roman en 1906 ! Il y dénonce les abjectes conditions de travail des ouvriers de Chicago, où dans les abattoirs hommes et animaux sont exploités comme de vulgaires choses. Voir aussi notre article : WELCOME TO THE JUNGLE.

Comme une bête de Joy Sorman C’est l’histoire de Pim, jeune boucher, qui a une passion pour la viande. Une passion qui replace le lecteur dans la position d’humain dépeceur…

La peau de l’ours de Joy Sorman Ce roman court est un conte cruel où l’auteure se penche sur la condition animale par le biais d’une extraordinaire hybridation sur laquelle elle brode quelques variations sur le sens de la vie.

Demain les chiens de Clifford D. Simak Qu’est-ce que l’homme ? Qu’est-ce qu’une cité ? Qu’est-ce que la guerre ? Voilà les questions que les chiens se posent, le soir à la veillée […]. L’homme fut-il réellement le compagnon du chien avant que celui-ci accède à l’intelligence ? Disparut-il un jour pour une autre planète en lui abandonnant la Terre ? « Non, répondent les chiens savants, l’homme ne fut qu’un mythe crée par des conteurs habiles pour expliquer le mystère de notre origine. »

Éléphant de Martin Suter Une première impression à la lecture de ce roman de l’écrivain suisse allemand Martin Suter, c’est d’être entré dans un monde littéraire à la croisée de Romain Gary (Les racines du ciel, La vie devant soi) et de Colum McCann (Les saisons de la nuit), c’est à dire dans quelque chose de très réaliste, on pourrait dire d’assez télévisuel par ailleurs, mais où un tout petit truc de rien est le point de basculement vers le merveilleux. Ici c’est l’apparition d’un tout petit éléphant rose qui fait office d’événement fantastique. Au départ pour Scotch le SDF qui se réveille de sa cuite de la veille cela dit, ça n’a rien de fantastique, c’est tout au plus une hallucination, bien sûr ! Puis entrent dans le roman un laborantin suisse, un directeur de cirque, une vétérinaire végétarienne, un birman parlant à l’oreille des animaux, un chinois à la solde d’un consortium de l’industrie génétique… et vous êtes embarqué-e-s.

Bambi. L’histoire d’une vie dans les bois de Félix Salten Bambi, loin de sa suave adaptation par Walt Disney, est un magnifique roman de 1923 relatant l’enfance, l’adolescence et la maturité d’un chevreuil en prise avec la peur de Il que tous les animaux de la forêt redoutent. C’est un roman initiatique sublime qui nous met avec maestria dans la peau de Bambi et dans le monde des animaux. Félix Salten (Siegmund Salzmann) a vu son roman interdit par les nazis qui y voyaient une métaphore du sort des Juifs. Un classique absolument incontournable.

Mort d’un cheval dans les bras de sa mère de Jane Sautière Ce livre est un recueil de textes qui sont autant de réminiscences que de réflexions intimes et universelles sur nos rapports, ceux de l’auteure et les nôtres, avec les animaux. D’une grande qualité d’écriture, ces textes s’avèrent très touchants et, avec calme mais sans complaisance, en disent long sur la nécessité de vivre avec les vivants, tous les vivants, pour une vie riche au sens de poïétique (créatrice de valeur et de sens). On peut encore le dire bien autrement, comme par exemple dans notre chronique pour Radio Parole d’Animaux ici.

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Histoire de Knut de Yoko TAWADA Knut c’est cet ours blanc né au zoo de Berlin en 2006 qui, abandonné par sa mère, fut recueilli par les employés du lieu. Sa popularité fut immédiate et devint rapidement mondiale. Mais sa chute fut toute aussi précipitée, Knut mourut à même pas 5 ans d’une maladie qui jusque là n’était diagnostiquée que chez l’homme. C’est peut-être ce dernier élément biographique ou pas qui a donné à l’auteure l’envie d’écrire cette généalogie ursine : les vies de la grand-mère de Knut, de Tosca la mère et enfin celle du petit ourson polaire. Un roman où les ours parlent, où leur vies s’entremêlent à celles des humains qui les accompagnent ou qu’ils rêvent… Des histoires de captivité, d’exil, d’identité et de réalisation de soi. Une fiction dramatique, touchante et parfois surréaliste où les animaux revendiquent leurs droits et évoquent le végétarisme. Un beau livre à conseiller aux amateurs du chat Murr ou « Du vent dans les saules ».

Les Bêtes de Federigo Tozzi Ce recueil écrit il y a un siècle exhume aujourd’hui toute une foule de ressentis, de sentiments qu’on dira « ruraux », ceux d’un autre temps aussi, ou dans chaque paysage, chaque détail de la vie quotidienne, chaque événement, chaque expression sentimentale se cachent, ou passent, ou gisent, des animaux. Récits courts d’un âge autrement plus habité ! En prose et poétique.

Walden ou la vie dans les bois de Henri David Thoreau Il a bâti dans la forêt sa cabane, de ses propres mains. Il y a vécu seul, n’en chassant pas les abeilles venues y faire leur ruche. Thoreau est un des précurseurs du XIXème siècle de la pensée écologiste.

La goutte d’or de Michel Tournier Voici un roman qui, dès 1985, a su évoquer le drame de la perte d’identité des gens forcés à l’émigration. Un roman qui raconte l’histoire d’Idriss, berger berbère, qui arrive à Paris. Un roman dans lequel un chameau doit aller à l’abattoir. Roman critique de la modernité, où le destin de l’un comme de l’autre sont liés et non enviables…

Sur les ossements des morts d’Olga Tokarczuk Dans les Sudètes des hommes sont assassinés. Ils sont braconniers, chasseurs et éleveurs de renards (pour leur belle fourrure). Alors pour Janina Doucheyko, ingénieure retraitée passionnée de William Blake et d’Astrologie, il n’y a qu’une seule explication : les animaux se sont vengés. Elle va donc mener l’enquête et informer les autorités, peu importe si elle est prise pour une folle.
Un faux polar mais un roman réellement engagé en faveur de la cause animale. Toute l’histoire tourne autour de Janina, femme forte qui ne mâche pas ses mots et sa colère, qui lit la poésie, la nature, Uranus et est résolument anti-spéciste. N’y cherchez pas de suspens insoutenable, l’insoutenable est dans la souffrance des animaux silencieux. Vous y trouverez une histoire qui frôle parfois le fantastique, surtout l’intime et une amie : Janina, celle qui dit tout haut ce que les biches pensent tout bas.
« Lorsque j’ai fini par comprendre ce qui s’était passé ici, je fus saisie de terreur. Il a donc pris la biche dans ses collets, l’a tuée et a découpé son cadavre, puis il l’a fait cuire et l’a mangée. Un être vivant en a mangé un autre, dans la nuit, dans le calme et le silence. Personne n’a protesté, la foudre n’est pas tombée. Et pourtant le châtiment a frappé le démon, même si sa mort n’était pas l’oeuvre d’un homme. »

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Donner sa langue aux bêtes de Julien Weber Cet ouvrage, sous-titré « Poétique et animalité de Baudelaire à Valéry », explore avec brio les figures animales chez ces poètes mais également chez Mallarmé et Flaubert, et c’est tout à fait passionnant, nous faisant découvrir ou redécouvrir leurs œuvres. En passant par Walter Benjamin ou Jacques Derrida, Julien Weber nous emmène dans des lectures où, comme il nous le dit, « l’animal intervient toujours comme irreprésentable, ou tout au moins comme une altérité qui excède les limites de la représentation. » (p.11)

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Mémoires d’un rat d’Andrzej Zaniewski Voilà un roman que l’on recommandera plutôt deux fois qu’une et ce durant toute notre vie. Un peu comme on conseillerait d’emmener Martin Eden de Jack London sur une île déserte si vous ne deviez y emporter qu’un seul livre. Donc c’est l’histoire d’un rat, de sa naissance à sa mort. Et comme c’est précis du strict point de vue du comportement animal ! Et comme on s’identifie à ce petit mammifère qui vit dès le départ une vie extrêmement violente et qui est violent lui-même. Et comme on apprend à être rat, à penser comme un rat, à… être fait comme un rat. Mémoires d’un rat est une fable mais aussi un conte réaliste cruel comme l’est la vraie vie des rats que Zaniewski a longtemps observés dans leurs milieux. À lire absolument !