« OUVRIR LES YEUX, OUVRIR SON CŒUR » DE LAU R. : SWEET DREAMS ARE MADE OF THIS

You may say I’m a dreamer
But I’m not the only one
I hope some day you’ll join us
And the world will be as one
Imagine — John Lennon

 

Ouvrir les yeux, ouvrir son coeur Lau R.   Le livre de Lau R. (ou Sweetie Veggie) est le journal de bord d’une végane en devenir.
D’abord écrit sous la forme d’un blog, il est devenu pages, nécessité pour l’auteure de transmettre son témoignage dans son intégralité.
Végane, on aimerait partager son expérience, chose souvent difficile dans un environnement dissonant.
La lecture de ce livre permet cela. On suit le parcours de l’autre, on y trouve des similitudes, des différences, on apprend des informations dont on n’avait pas encore eu connaissance, on dialogue et ça fait un bien fou : nous ne sommes pas seuls.
     Il y a le déclic : ce moment où la lecture d’un texte, le visionnage d’une vidéo et pourquoi pas un échange humain, vous fait prendre conscience d’une réalité violente à laquelle votre cerveau ne voudra plus participer. Le corps pourra lui continuer par habitude, un peu, mais ça ne durera pas.
Lau R. a débuté son chemin par la lecture de l’atroce réalité des abattoirs relatée par une étudiante vétérinaire. Tombée dessus par hasard, la violence subie par les animaux et leur souffrance innommable ont trouvé écho chez elle, qui comme elle le dit, n’est pas une amoureuse des bêtes.
S’ouvre alors pour elle les portes de la perception, mais pas celle béate sous mescaline, non, celle d’une manipulation économique et culturelle : on nous ment partout, tout le temps. Les vaches ne sont pas dans de jolies prairies et ne sont pas heureuses de nous offrir le lait destiné à leurs petits, les orques ne s’éclatent pas à faire des pirouettes dans des piscines, les chats et les chiens cobayes (que l’on fait naître avec toutes sortes de maladies) ne se portent pas volontaires pour goûter les croquettes que vous donnerez ensuite avec amour à vos compagnons (leurs congénères donc)…
   L’auteure fait également le constat que tout est mis en œuvre pour que l’enfant aimelait de vache la viande et le poisson. D’ailleurs, elle n’aimait pas beaucoup, voire pas du tout les produits d’origine animale, mais bon, les parents ont le chic pour nous faire comprendre qu’il ne faut pas plaisanter avec ça. Et puis les industriels, qui sont les amis des familles, savent nous amadouer à coup de yaourts aromatisés et de poisson pané. Tout le monde en mange, je fais partie du tout, donc j’en mange. C’est ça, hein ?
   Dans le livre, Lau R. nous fait part d’une émission sur l’éducation des enfants, où une mère appelle à l’aide : « ma petite fille ne mange pas de viande ». Avec beaucoup d’humour, elle nous raconte cette histoire où bien loin de proposer des alternatives alimentaires à cette mère désemparée, on tente de soigner ce « trouble psychiatrique ». Végétariens et véganes vous êtes de grands malades de la tête, et c’est pas la télé qui va vous aider.poisson-pane
   Et puis, ce qui fait du bien, c’est que ce livre n’est pas un éloge de la perfection. Atteindre le véganisme c’est comme atteindre le Nirvana sans reste d’existence : il n’y a pas de retour possible. Mais en attendant, avant d’y arriver, on peut commettre des erreurs que ce soit consciemment ou non.
Et voilà : au bout de sept mois sans alimentation d’origine animale, Lau R. craque en pleine conscience pour une jolie petite boîte de quatre œufs, qu’elle n’appréciera même pas. On peut se dire « bah en fait elle s’en fout de la souffrance animale », si ce n’est qu’à la différence de n’importe qui d’autre cet achat fait événement dans sa vie. Il devient scrupule, culpabilité et certainement pas plaisir (le but recherché au départ). Prendre des œufs au supermarché, la majorité des gens le font sans y penser, le faire et ne pas cesser d’y penser, montre à quel point l’on a compris qu’acheter n’est pas un acte anodin.
the wall  Ce livre nous alerte bien évidemment sur l’urgence écologique liée à l’élevage intensif, les méfaits de la viande sur notre santé, mais ce que j’ai trouvé de particulièrement intéressant, c’est cette réflexion, qui peut paraître hors propos, mais qui ne l’est en fait absolument pas, sur le revenu de base inconditionnel. En effet, être végane c’est refuser l’exploitation du vivant sous toutes ces formes. Les animaux doivent pouvoir s’épanouir pour ce qu’ils sont et non pour ce que l’on peut leur prendre à des fins mercantiles. Mais qu’en est-il des hommes ? Naître, être bons à l’école, être rentables au travail ? Si quelques-uns arrivent à s’épanouir pleinement dans leur profession, tous n’ont pas les mêmes chances, les mêmes capacités et souvent pour ceux-là le travail est un asservissement qui les consomme. On passe sa vie à œuvrer pour d’autres sans laisser la sienne fleurir. Le revenu de base permettrait donc à chacun de se réaliser pleinement, et les gens ne sont pas fainéants, ils sont pleins de ressources et d’initiatives originales. Ce salaire initial est un dû vital. Il peut éviter bien des déviances que la société actuelle fabrique et permet d’en rééquilibrer les valeurs éthiques vers les droits des animaux et les droits humains.
   Je vous conseille donc la lecture d’Ouvrir les yeux, ouvrir son cœur, un livre engagé pour la cause animale plein de bienveillance et de tolérance.
C’est aussi une bonne idée cadeau pour votre entourage : le message passe en douceur, mais l’éthique est belle et bien là.
K.
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