DES SOURIS, DES CHIENS, DES VACHES, DES RATS, DES COCHONS, DES OISEAUX, DES CHATS, […] ET DES HOMMES — APRÈS LECTURE DE « PROFESSION : ANIMAL DE LABORATOIRE » D’AUDREY JOUGLA — OU LES ANIMAUX NE CHÔMENT PAS

APRÈS LECTURE DE « PROFESSION : ANIMAL DE LABORATOIRE » D’AUDREY JOUGLA — OU LES ANIMAUX NE CHÔMENT PAS

 

« L’intelligence seule ne signifie pas grand-chose.
Ici, dans cette Université, l’intelligence, l’instruction, le savoir sont tous devenus de grandes idoles. Mais je sais maintenant qu’il y a un détail que vous avez négligé : l’intelligence et l’instruction qui ne sont pas tempérées par une chaleur humaine ne valent pas cher. »
Charlie Gordon in Des Fleurs pour Algernon de Daniel Keyes — 1960

 

« L’orgueil de la science s’opposait frontalement à l’humilité des militants. »
p.32 in Profession : animal de laboratoire

 

   « C’est l’histoire d’une militante de la cause animale… »
profession animal de laboratoire   Lorsqu’on a entendu parler de la sortie du livre d’Audrey Jougla Profession : animal de laboratoire, je n’ai rien pensé de particulier. Je n’avais pas d’attente spécifique quant à de énièmes énumérations chiffrées sur les tests et hécatombes qui ont lieu va savoir où et pour quelles raisons vraiment à l’endroit des animaux non-humains comme on dit maintenant. À force de se documenter sur la question on a tendance à en avoir ras-le-bol de ces nombres inimaginables, les listes effarantes d’animaux éradiqués comme peuvent en communiquer Gary Francione ou les associations sur le net, parce qu’à la fin pour nos pauvres facultés de représentation ça ne veut plus rien dire du tout. Ou plutôt si, et c’est ce qui sème en vous cet arrière-goût nauséeux : cet incommensurable et insaisissable prégnance d’un mal ubuesque au don d’ubiquité ; il est partout, ce mal. À moins qu’en réalité, nous échappe encore — pour moi c’est le cas — par nature, la Nature même de notre présence ubiquiste au monde et dans l’existence chaque fois d’êtres singuliers qui n’ont rien demandé, l’humain ayant cette particularité d’occuper de façon invasive tous les biotopes à la fois. Pis : il séquestre aussi.
   C’est ce mal séquestrant sur lequel Audrey Jougla a enquêté. Là-bas, dans des sous-sols qui sont autant, comme aurait pu les appelés Gaston Bachelard, de caveaux. Des lieux enterrés, où l’on expérimente sur des animaux d’ores et déjà morts-vivants.
   Encore un livre sur la question animale donc. Mais pas un livre de trop. On dirait une fiction tant ce que l’ouvrage révèle est énorme. Mais ne dit-on pas souvent que la réalité dépasse la fiction ? Et c’est encore une femme — si nous pouvons être sauvés ce sera par des femmes — qui a eu le courage d’une totale immersion dans l’un des enfers sur terre que l’Homme a créés. Audrey Jougla est allée à la rencontre de l’Onco-Mouse[1], et des Algernon de toutes espèces « sacrifiées » au nom de la science et du bien-être humain. En connaissance de cause, elle s’est infiltrée dans l’antre étrange d’un mal moral en acte. Elle a consciemment accepté de détruire ce qui lui restait de candeur enfantine pour tendre sa main et son cœur au-delà de la rationalité affichée du système, héroïne malgré-elle d’un anti conte de fées. À bien y regarder les contes pour enfants nous montrent toujours le monstrueux de nos vies. Profession : animal de laboratoire ressemble à un conte moderne. Mais à la différence, tout est vrai.
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   On aurait aussi bien pu dire pour commencer « c’est l’histoire d’une militante de la cause animale…, qui doit soudainement couper tous ses liens militants ». Ou presque. Parce qu’Audrey Jougla, forte de son cursus en philosophie éthique, a eu la possibilité de prétexter un mémoire sur « L’expérimentation animale : un mal nécessaire ? », elle a aussi dû se séparer de ses compagnons de lutte pour la cause, ne gardant que très peu de contacts et agissant dans le secret.

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   C’est d’emblée ce qui est très poignant à la lecture de ce petit livre, petit mais très dense — émotionnellement. L’auteure nous transmet très bien son ressenti vécu avec des militants très actifs, l’espérance autant que la sorte de désillusion qui l’accompagne, et dans le même temps l’impossibilité de ne pas lutter contre l’ignominie. Marco l’a prévenue, ce sera très dur, on va la faire douter, mais sa décision était bel et bien prise.
*
   Et voilà A. Jougla accueillie dans un laboratoire où l’expérimentation animale a lieu. Loin d’elle de nous asséner chiffres sur chiffres, consciente que la souffrance n’est pas additionnable. Au passage elle nous informe tout de même un peu, quelque ordre de grandeur, pour se faire une idée. Ainsi apprend-on qu’en Union Européenne, les expériences de toxicologie représentent 8.75% du nombre d’animaux utilisés. 8.75% cela fait — chaque année — 1004873 animaux (p.21). Ça n’est pas que les animaux qu’on teste soient toujours utiles, non…, c’est plutôt qu’en réalité il faut satisfaire avant tout « aux exigences de plusieurs actes législatifs » de l’UE, du Conseil de l’Europe ainsi qu’à la législation interne de chacun des pays, ce qui représente 47% des animaux utilisés. Pour répondre aux exigences… et Jougla d’établir que l’expérimentation faite relativement aux lois diverses est faite donc plus par convention que par nécessité[2].
   Un livre de plus sur la cause. Oui, mais un livre qui nous éclaire sur l’état de la recherche pour soigner de Parkinson par exemple. Les chercheurs vous diront que dans ce domaine les souris sont très utiles, in-dis-pen-sables, seulement : « Les rongeurs par exemple subissent très peu de pertes de neurones alors que c’est une des principales caractéristiques de la maladie chez l’homme. » (p.28) On s’interroge. À quoi bon alors ?
   Au début de son enquête, son mémoire éveillant quelques soupçons, on questionne l’enquêtrice : Pourquoi tenir absolument à voir les animaux ? — Futée, Audrey Jougla de répondre que ça semble naturel, un peu comme il faut rencontrer les enfants lorsqu’on fait une thèse en pédopsychiatrie. Ça passe. On ressent avec la thésarde infiltrée l’immense soulagement qui est le sien. Peu à peu elle avance, elle franchit les barrières, déjoue les obstacles, gagne du terrain ; dans le même temps qu’elle se fait l’effet d’une traîtresse — judaïsée — par rapport à ses amis militants. D’autant que ceux qui sont dans la combine doutent également. Bien qu’elle parle le langage universitaire, pourra-t-elle tenir ? Ne risque-t-elle pas de succomber aux sirènes des autres ? Elle va y arriver, le leur promet : aux militants, aux animaux, elle se le promet.
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   Elle y est. Sous-sol d’un grand hôpital parisien écrit-elle. On ne saura pas lequel. Et les noms des gens qu’elle va rencontrer, chercheurs, animaliers (ce qui « s’occupent des animaux ») ne seront pas divulgués dans ce livre : pseudonymes pour des inconnus qui ne tiennent pas vraiment, de toute manière et quoi qu’ils en disent, à faire savoir ce qu’ils font. Sartre aurait écrit sur la question (mais le pauvre n’a pas été assez inspiré par son grand cousin A. Schweitzer) qu’il aurait pu appeler ce récit Les mains sales.
   Et Audrey — sous couverture mais on lui imagine à tout rompre le cœur battant d’une âme d’enfant — assiste à l’ouverture d’un crâne de singe endormi pour les futures expériences, un machin qu’on branchera… quelqu’un fait diversion ; horreur et soulagement.
   Jougla nous explique qu’on teste des singes dans une pièce toute noire, ils doivent répondre à des stimuli lumineux, des centaines, des milliers de fois par séance. Lorsque le singe se concentre bien, il reçoit un peu d’eau par une pipette directement dans la bouche. De toute façon il est fixé sur la chaise de contention. L’assoiffer sert à le faire obéir, à le motiver, du chantage quoi. Un chercheur dit que celui-là est très fort, un homme ne pourrait pas en faire autant, mais bon, comme dit le type, faire ce qu’on lui demande, au singe, c’« […] est son boulot. Il ne fait rien d’autre de la journée. » (p.53). Sûr ; dans sa clinique catacombe, dans sa cage ou vissé sur sa chaise, on imagine bien qu’il n’a rien d’autre à faire, et surtout pas vivre une vie normale de singe.
   Le comble dans cette affaire, c’est que bon nombre d’expériences ne trouvent pas de symétrie appliquées à l’homme. Ainsi […] le persil tue le perroquet, mais a des propriétés anti-cancérigènes pour l’être humain […][3], sans compter, nonobstant la souffrance inhérente à la chose, qu’il s’exerce un sadisme dans certains laboratoires comme observé dans les abattoirs (p.92). Ce qui démontre que les fameux 3R du welfarisme ne sont qu’« […] un garde-fou qui ne marche pas. » (p.96) Dans les labos auxquels Jougla a pu avoir accès, les singes, pour ne parler que de ces animaux-là, provenaient de sites d’élevages spécialisées de l’île Maurice pour fournir les laboratoires, à moins qu’ils viennent d’endroits similaires en Europe. Deux singes avaient été, eux, capturés en Chine avant d’atterrir dans ces sous-sols parisiens (p.97).
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   Il est vrai qu’un des arguments en faveurs de la vivisection, ce sont les enfants atteints du cancer. Si en effet ceci est une grande souffrance pour eux, à laquelle on ne peut que compatir et s’en désoler, cette injustice qu’on cherche à réparer par les soins (un care on ne peut plus légitime) masque tout de même d’effrayantes situations qui donnent à réfléchir quant à leurs efficacité et factualité. Si l’on tient compte que seulement 2 à 3% de la recherche faite sur des animaux sert véritablement à essayer de faire des progrès pour soigner les cancers humains (cf. p.104), on rejoint alors l’auteure qui dit que l’injustice subie par les enfants malades devrait encore moins justifier que l’on confisque la vie à ces autres victimes innocentes que sont les animaux[4]. À cela s’ajoute à la recherche « appliquée » la recherche fondamentale (grosso modo on tente des trucs extrêmes avec les animaux pour voir leur résistance, leur résilience, le temps qu’ils survivent, etc., pour (sa)voir…) la recherche effectuée par l’armée. Saviez-vous — diantre, je n’y avais pas pensé avant ! — qu’on teste le matériel NBC sur des animaux. NBC pour Nucléaire, Biologique, Chimique, il existe aussi une variante avec Radiologique (p.111). Les soldats peuvent s’entraîner au carnage sur des cochons ou des chèvres, pour s’habituer.
   Même quand on est pour la défense des animaux, mettons qu’on soit végane, notre enquêtrice nous confirme bien qu’on échappe jamais tout à fait à ce qu’on désire proscrire : « Le pire dans tout cela, dit Audrey Jougla page 117, c’est qu’on n’a pas le choix. On est tous forcément bénéficiaire à un moment ou à un autre de cette recherche, même si on la condamne. »
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   Au fil de son mémoire-enquête-mission secrète, A. Jougla, prise parfois de doute, harcelée par un sentiment de culpabilité parfois, écœurée aussi — elle en perd le sommeil, fait des cauchemars —, se pose de nouvelles questions. Remarquant que la science avance bien les résultats qu’elle veut (telles rangées de tests, tels résultats positifs surtout, et surtout si destinés à publications scientifiques), voire qu’il y a des trucages, elle demande tout de même par souci d’impartialité et de transparence, s’il n’est pas trop simple ou naïf de reprocher à la science de falsifier des tests pour mises sur le marché de produits qui sont potentiellement ou éminemment cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques ? (p.130) Les enjeux sont, comme partout, avant tout économiques. Quand à l’INRA (où on n’approche pas les animaux comme ça, patte blanche n’y suffisant point, bref « circulez y’a rien à voir… ») Audrey Jougla évoque le traitement des animaux on lui rétorque qu’à ce prix-là (16000 euros la souris) on ne va pas « s’amuser à taper dessus » tout de même (p.148). Bien entendu ; puis si l’objet (l’animal) est cassé, il ne sert plus à rien (certes, c’est nous qui extrapolons ici).
   Le plus incroyable lorsqu’on pense que certains comparant la condition animale à l’univers concentrationnaire nazi se font vertement rabrouer par les opposants aux opposants à la maltraitance animale, c’est que […] l’obligation légale d’expérimenter sur les animaux est ancrée dans l’histoire par le code de Nuremberg, établi suite au procès des médecins nazis[5]. Nous savons peu ou prou ce qui a été fait à beaucoup de juifs en ce temps-là. Ça n’est pas pour rien qu’Isaac Baschevis Singer (juif) a dit que les abattoirs sont un éternel Treblinka et d’en inspirer le titre à Charles Patterson. Nous ne sommes en effet pas indemnes de faire ou laisser faire (ne pas pouvoir empêcher) que cela soit reproduit sans cesse sur des innocents.
   On est au comble du spécisme dans cette affaire-là, ces sous-sols au-dessus desquels peut-être nous sommes passés à l’hôpital ou ailleurs. Il n’y a de mélodie en sous-sols que celle, discordante, des cris des animaux qu’on torture — car c’est uniquement de cela pour eux qu’il s’agit — quand bien souvent la délivrance ne consiste qu’à prendre une sorte d’ascenseur pour l’échafaud parce qu’à la fin d’un certain nombre d’expériences, le matériel, on en change. L’auteure nous fait savoir que les lieux qu’elle a visités, où les animaux ne sont pas maltraités en plus des tortures des expériences (parce qu’ailleurs ça se passe parfois/ souvent tout autrement), que transparaît toujours une (inévitable ?) supériorité des expérimentateurs sur les expérimentés[6]. Ça ressemble à une vaste blague tout ceci, une espèce de bizutage. L’animal est toujours dans la position du plus faible, du bleu, de l’innocent qu’on puni pour cela même : son ingénuité pure. La violence gratuite qui s’exerce, même si contrôlée, sur l’animal de laboratoire, n’est-elle pas, comme souvent, une façon d’exercer un pouvoir que l’on n’a pas ? une force qui nous manque ? d’abîmer une pureté d’existence qu’on n’a pas ?
Audrey-Jougla-05-septembre-2015_02   Jougla, en singerienne[7] qu’elle explique être, se défend d’être spéciste car il n’y pas d’échelle de souffrance à comparer entre les êtres vivants différents, mais elle précise tout de même son point de vue : par rapport à d’autres « certaines espèces ont plus à perdre » dit-elle (p.189). C’est dire que, s’il est immoral de faire du mal à une tourterelle ou une carpe en vertu qu’ils sont des êtres sensibles (sentients), alors ça l’est plus (de ce point de vue vaguement utilitariste) quand il s’agit d’un chien puisqu’il a une conscience plus grande, des affects, des préférences et des choses qu’il n’aime pas, qui l’inquiètent, etc. On ne peut que souscrire et ajouter que cela nous mène naturellement vers la position abolitionniste.
   En dernier lieu, Audrey Jougla nous amène à réfléchir sur le fait que, puisqu’il existe des alternatives à la vivisection, que ce soit par des modèles cellulaires, chimiques ou informatiques, le grand public (c’est lui qu’il convient d’informer correctement) doit se rendre compte, comme le dit Carol Adams dans The sexual politics of meat : a feminist vegetarian critical theory. (1990) dont Patrick Llored nous avait entretenus à la conférence Du coq à l’âme que « les droits des animaux ne sont pas antihumains ; ils sont anti-patriarcaux. » (p.209)
   On peut rajouter l’idée kantienne (incomplète en soi à l’époque) que faire du mal volontairement à un animal retire de la dignité à l’homme. Il ne faut pas renoncer à cette violence uniquement pour notre dignité, mais également parce que l’animal possède la sienne propre. Il nous apparaît fort digne en effet ce vivant retenu contre son gré quelque part sous nos pieds (ou dans les soutes des avions d’Air France sous nos c…) quand, et ce jusqu’à sa mort, il est tout et autant que faire se peut en dépit des mauvais traitements, tendu vers son survivre, ce qu’on nomme conatus dont Jean-Yves Goffi dit qu’il est d’abord l’effort inlassable par lequel l’être s’efforce de persévérer dans son être[8]. Dans le même ouvrage Goffi stipule que le vivant pose ses propres valeurs sans intervention humaine. C’est dire que, somme toute, toute intervention humaine est une dévalorisation au sens de dénaturation. Il (s)’appuie par-là (sur) le propos du philosophe Holmes Rolston III qui dans Environmental Ethics[9] avance qu’« un organisme croît, répare ses blessures, résiste à la mort et se reproduit. Chaque dotation génétique est, en ce sens, une dotation normative, bien que non morale ; au-delà de ce qui est, elle suggère ce qui doit être. » Les questions éthiques reposent par conséquent sur un ordre établi qui transcende dans son immanence toute moralité et ne regarde que nos relations intersubjectives (interhumaines et interespèces, c’est dire : inter-êtres) sur le plan ontologique pur de la Vie.
*
   Hélas les animaux ne parlent pas. Ils ne disent pas leurs souffrances. Il nous appartient de dire, ou comme Audrey Jougla d’écrire, pour les « sans voix » (aneu logon) et de développer ce que le psychanalyste Jean-Michel Cahn appelle une acuité sophistiquée[10].
  À la lecture de Profession : animal de laboratoire, j’ai repensé au roman queAlgernon couverture adolescence Daniel Keyes Des Fleurs pour Algernon que j’ai lu quand j’avais quatorze ou quinze ans. Dans le roman, Charles Gordon est un handicapé mental qui suit des cours de lecture et d’écriture à l’Université Beekman. On lui propose un jour de suivre un protocole testé auparavant sur une souris, Algernon, qui a décuplé ses facultés cérébrales. Il accepte et devient littéralement un génie. Il se rend alors (complètement) compte qu’il est autrement mais toujours différent des autres, qu’il est difficile d’aimer et de se faire aimer, et constate avec horreur que son état amélioré ne va pas durer car chez Algernon ça n’a pas tenu, et elle est morte. Charlie aura été un prodigieux cobaye qui nous éclaire sur l’inconfortable position que cela signifie d’endurer malgré soi.
   Le petit livre d’Audrey Jougla, un de plus et pas des moindres, m’a fait penser quelque part au roman de Philip K. Dick, Do androids dream of electric sheep, où les vrais animaux n’existent plus et où il revient très cher d’en posséder un artefact, rêve englué d’un futur quand peut-être nous regretterons amèrement d’avoir pour quelque raison que ce soit, fait disparaître toutes formes de vies sur Terre, cette belle diversité qui, libre, nous procure une joie à pleurer.
   Conclure enfin en vous invitant à lire le livre d’Audrey Jougla. Il est très touchant — (non)-humainement et aussi vitalement parlant. Vous laisser sur les mots de l’auteure, douloureusement prononcés : « Pourquoi ce qui serait intolérable pour l’espèce humaine serait tolérable pour d’autres espèces ? » (p.217)
M.
Quelques liens issus du récit du livre ou en rapport au sujet :
CCE2A

Antidote Europe

One Voice


Émission La Tête au Carré sur France Inter du 10 décembre 2013
Le choix des auditeurs : « Les alternatives à l’expérimentation animale« 
Vidéo PETA sur la maltraitance des animaux en laboratoire ici
Le métier d’animalier selon l’ONISEP ici

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Il vit en cage mais il a une peluche…

 

    – crédit photo Audrey Jougla : http://www.charlyleblanc.org/
   [1] Il s’agit des souris de laboratoire testées pour les études sur le cancer. Du grec Onkos signifiant tumeur et de l’anglais Mouse souris.
   [2] p.22 in Profession : animal de laboratoire.
   [3] Ibid. p.80.
   [4] Ibid. p.102.
   [5] Ibid. p.164.
   [6] Ibid. p.170.
   [7] A. J. fait référence à Peter Singer et son essai de 1975 : La libération Animale (Animal Liberation).
   [8] In Qu’est-ce que l’animalité ? — Chemins philosophiques, VRIN, p.32.
   [9] In op. cit. p.62.
   [10] Voir notre article sur la conférence Du coq à l’âme.

2 réflexions sur “DES SOURIS, DES CHIENS, DES VACHES, DES RATS, DES COCHONS, DES OISEAUX, DES CHATS, […] ET DES HOMMES — APRÈS LECTURE DE « PROFESSION : ANIMAL DE LABORATOIRE » D’AUDREY JOUGLA — OU LES ANIMAUX NE CHÔMENT PAS

  1. Très intéressant comme toujours, belle analyse, comme toujours. J’ai lu je ne sais plus où qu’on coupe les cordes vocales des chiens de laboratoire pour ne pas les entendre hurler. Difficile de se considérer comme « humain » lorsqu’on choisit de faire une telle chose…J’ai une amie qui travaillait à l’institut Curie et qui savait que quelques étages au-dessous les souris étaient utilisées « pour la recherche », elle me disait que lorsqu’elle discutait avec ses collègues, ceux qui travaillaient-là, ils avaient des discours hallucinants, clairement ils se sentent supérieurs et pour certains il est évident que faire du mal au plus faible est une sorte de revanche sur quelque chose. Mais quoi ? Comme je le dis toujours, s’il n’est pas aisé d’être vegan, la moindre des choses c’est de ne pas engraisser ceux qui testent les cosmétiques sur les animaux. Si tout le monde faisait un pas en ce sens, les chiffres feraient un peu moins peur. Quant à la recherche, c’est compliqué. Je prends des médicaments que lorsque j’y suis obligée mais à chaque fois ça me brise le coeur. Après comme disait une copine à moi, « un bon vegan est un vegan mort ». Parce que c’est juste, nous participons, bien malgré nous, à tout cela…

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    1. Lazy, merci pour ton commentaire. Comme nous tous tu es parfois désabusée et c’est bien normal. Aujourd’hui on a fait un tour à la Vegan Place de la Veggie Pride, ça fait beaucoup de bien, être entre gens « normaux » quoi. Le retour parmi la foule c’est autre chose. Quant aux animaux dans les laboratoires, c’est une ignominie de plus et pas des moindres. Mais nous sommes de plus en plus nombreux. Témoin aujourd’hui quelqu’un croisé en juillet au travail et qui, en m’écoutant, puis en s’informant un peu, a choisi le véganisme. Comme quoi, prendre conscience ça vient d’un coup. Bon, mais comme nous tu es engagée dans le juste chemin et tu sais pourquoi tu es végane. Un grand merci pour ta présence sur notre blog. @+ K&M

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