« VÉGANO-SCEPTIQUE » — ET TA SŒUR ? — SUR LE PAMPHLET DE PIERRE-ÉTIENNE RAULT

« VÉGANO-SCEPTIQUE » — LE PAMPHLET DE PIERRE-ÉTIENNE RAULT

 

 

« Le monde pourrait vivre sans tuer ni animal ni végétal. »
Théodore Monod (1902-2000)

 

« Moi-même en tant que mangeuse à la sensibilité écologique et éthique très développée… »
Marie Astier en préface à Végano-sceptique…, p.15

 

« Je tire mon lait du ciel et de la terre. »
Henri-David Thoreau — Journal, 3 novembre 1853

 

 

   Il y a de nombreuses années de cela nous n’aurions pas pensé être un jour en désaccord avec quelqu’un comme Pierre-Étienne Rault. On peut même affirmer que nous aurions été de son côté, mise à part la critique qu’il vient d’adresser aux véganes et dont nous allons parler. Comment ne pas en effet défendre le modèle de vie des « petits paysans », ces gens qui aiment la terre, le travail vrai dans la nature, préfèrent la qualité à la quantité — bref des hommes et des femmes avec une conscience écologique de leur travail et qui vont à contre-courant du modèle dominant du productivisme néo-libéral ? Hélas, et c’est ce qu’on vous disait il y a peu lorsque nous chroniquions le dernier essai de Valéry Giroux, il est parfois qui sortent de l’ombre et vous tirent dessus à boulet rouge des ennemis qu’on soupçonnait à peine et qui, bien que vous défendiez des valeurs de justice en lien avec un engagement éthique pourtant irréprochable, sortent du bois comme on donne la battue à un être innocent — entendez par-là : qui ne vous a rien fait pour mériter qu’on le chasse — et hurlent à qui mieux mieux à défaut de pouvoir vous faire disparaître, que vous êtes responsables de tous les maux du monde moderne. Ce personnage donc, c’est le susnommé Pierre-Étienne Rault, jeune berger breton et éleveur de bovins de son état et qui vient de publier aux éditions du Dauphin l’horrible diatribe, l’insane épure, que dire ? la fielleuse dispute, le coup bas, l’attaque déréglée et prétentieuse scribouillardise intitulée du pernicieux nom de Végano-sceptique — surfant sur la vague du malheureux climat homonyme — et sous-titré : Regard d’un éleveur sur l’utopie végane, rien que ça ! Allez ; décryptage.

   Tout d’abord, vous avouer que nous avons été choqués à la lecture de Végano-sceptique. Regard d’un éleveur sur l’utopie végane — mais pas à cause de son titre ou de son contenu assez vindicatif à l’encontre des mangeurs de fruits et légumes que nous sommes. Non. Si on laisse de côté le fait que Méryl Pinque est attaquée pour son désir de pacifisme, que Martin Gibert y est dépeint comme un « apôtre du véganisme » (Amen !) et qu’Yves Bonnardel ou David Olivier vont pouvoir réapprendre ce qu’est véritablement l’antispécisme selon P.-E. Rault (on y reviendra…), nous avons été gênés dans notre lecture parce qu’il y a de quoi se demander si cet « essai » n’a pas été écrit dans la plus fiévreuse précipitation tant il regorge de redites, de redondances jusqu’à reproduire à la suite un paragraphe entier. Cela dessert le ton du livre qui se veut sérieux, limite péremptoire. Et puis l’auteur se répète énormément. Quelqu’un a-t-il relu les épreuves non corrigées s’il vous plait ? Bref…    Tout commence donc par une douce préface écrite par Marie Astier, une journaliste très importante officiant notamment pour le site Reporterre.net, le quotidien de l’écologie en ligne. L’écologie on aime bien ça nous. Il y a un paquet d’années on se disait bien volontiers écolos. Eh oui : la Terre n’est pas à nous, ses ressources sont limitées, il ne faut pas laisser une poubelle flottante en guise de planète aux générations futures, et y’a plein d’enfants qui meurent de faim, c’est l’évidence non ? Même childfree on n’en a pas jamais rien eu à faire de nos infortunés descendants. Marie Astier est l’auteure notamment de Quel pain voulons-nous ? au Seuil. Le propos de Pierre-Étienne Rault n’a pas laissé insensible cette jeune femme écolo préoccupée par l’avenir de notre monde commun et demandeuse de nouvelles perspectives sur les plans historique, philosophique, mais aussi rationaliste « plutôt qu’émotionnelle » dit-elle. Les animaux n’ont qu’à bien se tenir, ils ne vont tout de même pas nous faire chialer non plus, et qu’est-ce qu’on fait des pauvres hommes que le système accable hein ? « Pour les éleveurs, écrit Marie Astier quant à la raréfaction des petits abattoirs au profit de grandes usines ultra-modernes, cela signifie des abattoirs de plus en plus loin de la ferme, des temps de transport plus longs pour les animaux, et des structures où on ne leur permet plus d’entrer, encore moins d’accompagner les animaux. » (p.13) Vous avez compris le ton un brin humoristique qui nous attend n’est-ce pas ? On continue ?
   D’emblée il convient de situer le contexte. Pierre-Étienne Rault a choisi son métier de berger — éleveur de moutons et de vaches. Et qui dit élevage dit forcément in fine abattage. Pour faire bonne figure, l’auteur, qui écrit que son livre n’est pas un pamphlet contre le véganisme et les véganes — mon œil… — nous dit qu’au début de son activité son rapport aux animaux n’a pas été simple. Il fallait bien, après avoir passé du temps avec les moutons, se décider à les faire tuer pour gagner sa pitance. Les premières fois me mirent dans des états émotionnels houleux, ballotés entre les sentiments de culpabilité et de trahison[1]. Il apparaît que puisqu’il continue d’être berger-éleveur, Pierre-Étienne Rault a résolu son problème de conscience morale. En gros il a dissous sa dissonance. Et il compte bien nous faire savoir comment et de quel bois il se chauffe, car il en a gros sur la patate à cause de ces fichus véganes qui lui renvoient la responsabilité de la mort de ses bêtes. Et puis lui qui n’est pas du sérail des éleveurs mais qui a voulu de son plein gré vivre cette vie-là, il n’apprécie pas du tout que ceux qui sont restés citadins se mêlent de ses affaires. Trop propres sur eux, ces amis-là des animaux doivent avoir quelque chose à cacher, et de quoi se mêlent–ils d’abord ? « Philosophes, hommes de lettres, professeurs de droit, il me semblait qu’il manquait dans la réflexion et l’analyse de ces relayeurs contemporains de la pensée végétarienne quelque chose qui, à s’y méprendre, ressemblait à de la terre sous les ongles ou à du suint sur les mains. » déclare l’auteur page 19. En quoi l’expérience de pensée, en imaginant que les gens qu’incriminent Rault ne sachent pas tenir une fourche ou pousser une brouette, ce qui n’est pas prouvé, empêche-t-elle de voir juste et de savoir sur quoi se base et vers qui est dirigée notre empathie ? Cela, P.-E. Rault ne le dit pas. Dis-donc : on dirait qu’ça gêne qu’on t’voit marcher dans la boue ?! Tu veux vraiment pas dîner avec nous ?
   C’est maintenant qu’on arrive, le cœur plein d’entrain, dans le vif du sujet : toutes les amabilités que nous réserve notre hôte — à nous affreux végano-parasites que nous sommes. Et les réjouissances, enfin non : les contradictions — ne vont pas tarder. De la sorte, Pierre-Étienne Rault tient à nous rassurer. Ce que vous tenez dans les mains n’est pas un pamphlet[2]. Ça n’est même pas un essai, mais bon, c’est noté merci. On se sent mieux là non, une fois qu’on est prévenu. On relâche l’attention, on avance en confiance, et là : bam ! Rault tente de nous asséner le coup de grâce comme celui qu’on réserve au malheureux lapin dont on veut faire un civet : « J’en veux au petit cercle d’orgueilleux […] » dit-il… ah : vous commencez à penser que vous êtes peut-être visé… « Ainsi je questionne plus que je n’attaque. » afin de pointer « […] les rouages défaillants de cette mécanique végane […] », ah oui tout de même, y’a du level — car monsieur Rault est un poète, c’est l’aède originel du bocage breton, car il aime se laisser pénétrer par le chant murmuré du vivant[3]. Traduction : avaler une bonne bouchée de méchoui.
   On espère que vous avez pris une barre Végo parce que ça va être long. Un peu maso, on a eu la curiosité de lire le non-pamphlet satirique jusqu’au bout. Alors on a souvent pris une grande respiration pour se calmer, et on s’est répété comme un mantra : bienveillance, bienveillance, bienveillance… seulement des fois… bah ça marche pas, voilà. […] faut-il s’attendre à atteindre un jour le point de basculement anthropologique qui nous verrait tous un jour emprunter la voie du véganisme ?[4] demande le grandiloquent berger graphomane. Quelle horreur ! Un monde vegan, Maman !!! Les monstres : ils ne tuent plus les animaux !!! Nooooon !!!!!!! Et en plus, ce satané végane, il peut être vêtu de la tête aux pieds en fibres synthétiques et n’accorder que peu d’intérêt à la nature ou même à la science du vivant […][5] — tiens ! végane inculte et sans cœur, prends ça dans les gencives. Vrai que les bottes en caoutchouc des paysans c’est du chanvre mon vieux. Témoin le modèle Purofort© de chez Dunlop qui fournit en bottes les agriculteurs, les pêcheurs, les ouvriers, etc. Ah non, non non, stop. On s’est gouré désolés, c’est du polyuréthane[6]. C’est ça quoi :
…un truc chimique mais qui pousse sans doute au milieu des carottes et des petits pois. La même chose que porte Pierre-Étienne Rault ici :    Et puis dans le monde, il n’y a que les véganes qui ont des vêtements ou toute autre affaire de fabrication synthétique, c’est bien connu.
    Pierre-Étienne Rault est énervé. On accable, fait-il savoir, le petit paysan[7]. Ce vilain (cf. manant) serait — à l’instar du végane dans l’ouvrage de l’auteur d’ailleurs — à l’origine de tous les maux : algues vertes, pollution aux nitrates, zoocides[8]. Mais que Pierre-Étienne se rassure. Dans le grand public pas grand monde ne l’accable, le petit paysan. Tout le monde s’en fout. À la COP23 les scientifiques (ceux qui n’ont pas de terre sous les ongles) alertent les gens à qui mieux mieux, à commencer par les gouvernements, mais tout le monde s’en balance, de la pollution, du réchauffement climatique, et des animaux. Chacun fait ses petites affaires pénard sans se soucier du reste. Alors le petit paysan accablé… et vu que les végétariens en France c’est grosso modo 3% de la populace à tout casser, on voit bien que le petit paysan on n’est pas bezef à le houspiller en 2017.
   Mais on ne sera pas en désaccord sur tout. Car qui dit écologie contemporaine dit aussi altermondialisme et remontrances contre le tout-capitalisme et ses méfaits. Nous sommes donc très sensibles et à l’écoute de la position politique de Pierre-Étienne Rault. Ce dernier oppose avec fierté sa vision des choses et son rapport au monde en tant que Nature à la domination-réduction de tout ce qui existe voué à la marchandisation et au consumérisme. Lui fait partie de ces indignés qui ont trouvé une raison de vivre dans le petit espoir de réinventer un monde plus juste, choisissant la paysannerie comme terrain de militantisme[9]. Voilà qui constitue pour nous une réflexion intéressante et fort respectable. Rault fustige vertement le « modèle hard discount » auquel il oppose son idée d’une « paysannerie dissidente » (pp.41-42) et nous regrettons qu’il ne voit pas à quel point les véganes sont proches des mouvements alternatifs — sont un mouvement alternatif. D’ailleurs, alter-natif, c’est ce-qui-naît-autrement, ou encore qui naît-à-l’autre. Mais nous concernant, l’autre humain ou non-humain mérite toute notre considération et nos droits s’arrêtent là où commencent ceux des autres, ce que ne conçoit pas Rault. On retrouve chez le végano-sceptique la critique de la technique — ou technologisation — à outrance qui, depuis Paul Nizan, Martin Heidegger, Günter Anders ou encore Theodor W. Adorno et Max Horkheimer cherche à redonner du sens et des valeurs à la vie de l’homo oeconomicus en lieu et place de la sacro-sainte émulation néo-libérale. Il est vrai qu’on peut rêver quelque chose de plus vivifiant, dans toutes les occurrences du terme, que la concurrence, la vie à crédit, l’interdépendance mortifère et la paupérisation des États (de droit) et leurs peuples voués à l’hégémonie du marché[10]. D’autant que c’est un jeu de dupes. Là où seul l’accroissement de richesse quel qu’en soit le bénéficiaire est, dans cette perspective, retenu comme critère de bien commun[11], rappelaient Luc Boltanski et Eve Chiapello en 1999, on continue au XXIe siècle de constater les tristes résultats de l’usage de l’ethos au profit d’un design du monde superfétatoire, un peu comme combler l’avancée du désert par du sable. Vouloir changer cela, désirer vivre autrement (vivre quoi !) n’est pas nouveau. Dans La dialectique de la raison, Adorno et Max Horkheimer écrivaient : « L’idée de la « pleine exploitation » des possibilités techniques existantes, de la pleine utilisation des capacités en vue de la consommation massive de biens esthétiques, fait partie d’un système économique qui refuse pourtant d’utiliser les ressources disponibles lorsqu’il s’agit de faire disparaître la faim dans le monde. » (p.148, tel Gallimard) La faim dans le monde, manger des animaux… c’est bien là tout le cœur de la question quand, tandis que la technologie permet l’accès à l’abondance, Chiapello et Boltanski établissent que les hommes, dans l’état actuel des techniques, pourraient — selon ce schème — réduire au minimum leur dépendance millénaire relative à la quête de la nourriture et des biens minimums nécessaires à la survie, mais le système capitaliste, parce qu’il suppose l’accaparement des profits par une petite élite, condamne le plus grand nombre à l’obligation de travailler pour survivre[12]. Travailler à la rigueur n’est pas un problème. Tout dépend de ce qu’on fait et comment cela est fait. Quels sont les objectifs, les moyens et les conditions de ce travail ? Or, étant donné qu’il n’y a aucune nécessité à manger de la viande pour vivre en bonne santé comme le montrent tous les jours de plus en plus de véganes de par le monde, la dissidence paysanne de Pierre-Étienne Rault ressemble plus à une paysannerie dissonante. Lui qui vient de la ville qui plus est, nous fait l’effet d’avoir justement choisi ce mode de vie parce que tout le monde ne le fait pas et, pratiquement parlant, ne peut pas le faire. Lui qui traite les véganes de bourgeois bohèmes quand pourtant le véganisme est un courant de vie philosophique touchant des personnes de toutes classes sociales confondues, on peut lui rétorquer que sa paysannerie a tout d’un hobby et que la « viande » qu’il produit est destinée peut-être bien à des bobos chics dans des grandes villes à la recherche dans ces restaurants ou brasseries en vogue en ce moment, de produits plus « authentiques », « rustiques », « vrais […] ». Mais bonhomme : ce modèle extensif, puisqu’il faudrait en toute logique pouvoir nourrir tout le monde sur Terre, il n’est pas applicable. Ni en France ni dans les pays récemment développés, à cause de l’expansion démographique et de la concurrence on ne pourra pas mettre en place ce modèle. Tout au plus ce qu’on fera, c’est fabriquer des « produits de luxe » pour des gens aisés, et il y aura de la spéculation, voire du marché noir…    Toute la tentative de P.-E. Rault pour décrédibiliser le véganisme est de cet acabit. Vu la propension de l’auteur à la répétition, ça donne même l’impression d’empirer au fur et à mesure de la lecture. Alors bien entendu, quand Rault se fâche gros contre la réification des êtres sensibles dans l’élevage intensif, ce n’est pas nous qui allons le contredire : « En miroir au mal-être de l’agriculteur, les animaux ne sont bientôt plus considérés comme des êtres vivants à part entière mais comme des machines animales que l’on alimente plus que dans un rigoureux souci de production » (p.47) Où est passée la synergie avec le vivant ? demande-t-il. Certainement pas comme il l’affirme dans ce passé idéalisé qui n’a jamais existé que dans le delirium tremens de la Grande Porcher que le végano-sceptique adule. Dans le temps, dit-il, nos amis les bêtes imposaient au paysan un respect absolu du vivant ainsi qu’une infinie gratitude envers la nature[13]. Ah oui ? Bah c’est juste qu’ils avaient pris l’habitude de faire comme ça, il n’y avait pas de pensée élaborée là-dedans. Il faudrait que Rault lise Règne Animal de Jean-Baptiste Del Amo pour qu’il comprenne que l’exploitation des animaux, même à l’ancienne, est indistinctement liée à la médiocrité de la condition humaine. Selon lui, on jette aux abysses les biens les plus précieux (les richesses organiques et minérales), on voue toute chose au pillage de masse en but à la quête de profits dans une logique rationaliste insensée[14]. C’est juste. Mais d’où peut bien lui venir cette idée saugrenue, ce mensonge éhonté comme quoi il y aurait « d’un côté les welfaristes, de l’autre « attablés les véganes » » (p.61) en prétextant que les welfaristes seraient les défenseurs du bio, du local, des AMAP, pendant que les véganes représenteraient une « intelligentsia » formée d’« esprits myopes » ? On se le demande. Sont-ce les véganes qui ont inventé le capitalisme, les guerres, le colonialisme, l’industrie polluante ? Pour Pierre-Étienne Rault c’est tout comme, qui n’hésite pas à jeter l’opprobre sur les défenseurs des droits fondamentaux des animaux, usant de tous les amalgames lui venant à l’esprit, comme quoi certains ne touchent plus le sol et se nourrissent d’ambitions vertigineuses pour le genre humain quand d’autres, « ceux des bas étages » habitent la terre, simplement, jusqu’à laisser son imagination divaguer dans une absconse poésie puérile où […] le lierre fomente la révolution végane pour […] abattre « l’arbre » du magnifique élevage traditionnel[15] séculaire.
   On s’amuse aussi beaucoup en lisant le végano-sceptique lorsqu’il nous donne des leçons agronomiques. Tout commence avec cette citation pas piquée des hannetons : « Mais le meilleur arrosage pour la Terre, c’est d’abord la sueur de l’homme, elle vient loin devant toutes les pluies et tous les fleuves du monde. » (citée p.69) de Bernard Moitessier (1925-1994). Il est drôle de s’apercevoir comme nous qui ne connaissions pas Moitessier, qu’il n’a pas désiré continuer à travailler la terre après ses études d’agriculture mais qu’il a préféré, après moult péripéties et possible trafic d’armes… devenir navigateur et aussi écrivain. Moitessier était dans sa saillie drolatique un anthropo-nombriliste de première, bon choix. Et puis alors la sueur de l’homme, quand on parle de « travail avec les animaux »… ! Si si, vraiment, bon choix.
(extrait de Révolution Agricole, Culture sans engrais, 1848)
   À la page 75 l’auteur décide de nous asséner une prise dont il a le secret. Notre cyrano-sceptique veut nous entraîner dans son escarmouche. Ainsi il dénonce la critique des véganes concernant la consommation d’eau dans la production de viande. Analysant les chiffres, il conclut que nous faisons erreur, que nous exagérons. Dans son élevage en effet, une grande partie de l’eau consommée par les animaux est restituée aux éléments. Très bien, nous sommes heureux de le savoir. Ce qu’il omet de dire c’est que les critiques des véganes à ce sujet portent toujours sur le modèle intensif et non sur le modèle paysan. Et il se garde bien de dire que 70% de la production en question est générée par l’élevage intensif. C’est sans compter que dans la vision partisane de Rault c’est l’élevage et le fumier qui auraient permis l’essor démographique et de fertiliser les sols pour accroître le rendement des céréales, etc. (cf.pp.81-82) Mais, les sols presque morts d’aujourd’hui, tels que montrés par les époux Bourguignon, ce ne sont pas les véganes qui les ont épuisés. Les premiers vegan ne sont apparus aux U.S.A qu’en 1944. Donc, quand notre sceptico-rault nous prend pour des brêles en feignant l’ingénuité et demandant […] comment leur faire comprendre qu’une agriculture respectueuse de la biodiversité et suffisamment nourricière ne peut se permettre de faire l’impasse sur l’élevage, lequel participe entre autres, à l’entretien et à la valorisation des grands espaces tels que nos montagnes, nos causses, nos marais, nos steppes, nos déserts, nos toundras, nos hauts plateaux […][16], on ne veut pas être méchants mais juste rappeler que la domestication n’a que quelques milliers d’années. Et comment était la terre à cette époque-là ? Très fertile, merci. Les sols n’ont pas attendu la bénédiction des humains pour produire pléthore de formes de vies végétales propices aux vies animales. On peut ajouter que l’auteur fait l’impasse sur la permaculture. Un exemple tout simple ? Joseph Chauffrey a un jardin de 150 m² et il y produit plus de 300 kg de légumes/an. De sa propre expérience la permaculture fabrique ses propres engrais verts enrichissant le sol, et favorisant la fixation de l’azote de l’air grâce à des bactéries au niveau des racines (voir Mon petit jardin en permaculture, éditions Terre Vivante). Bref, la permaculture peut s’enorgueillir d’avoir de très forts rendements. On trouve énormément d’autres exemples de ce type. Et pour les animaux ? direz-vous pour jouer le jeu de P.-E. Rault. Eh bien si leurs déjections comptent tant, pourquoi ne pas s’occuper d’eux en échange du précieux fumier ? C’est une idée qui mérite réflexion. Pour cela on peut consulter Zoopolis de S. Donaldson et W. Kymlicka. De quoi relativiser l’enthousiasme de notre petit paysan pour la polyculture-élevage. Polyculture d’accord. Élevage : non. Et pas de modèle de traction animale non plus. D’où a pu sortir cette idée bizarre qu’il fallait retourner la terre comme si on faisait les douze travaux d’Hercule ? En tout cas cela a fait vendre du Massey Ferguson ! Passons sur les railleries concernant le discours scientifique à propos des gaz à effet de serre engendrés par les ruminants… ce dont on ne doute pas c’est qu’aujourd’hui l’industrie de la viande engendre plus de GES/an que tous les transports humains réunis.

(Révolution Agricole, Culture sans engrais, 1848, à lire sur Gallica)
   Mais est-ce qu’on va s’en sortir à la fin ? Eh bah nan ! Végano-rault-sceptique est lancé comme une fusée ! Et vous êtes prévenu-e-s. Si par malheur les véganes imposaient leur éthique à la noix, nous aurions besoin de tellement de terres cultivées de chanvre, de coton, etc., que l’impact environnemental serait terrible !!!!!!! « Le militant végane, salué pour sa cohérence, peut-il encore se nourrir de fruits, de légumes et de céréales issus de pratiques biologiques qui utilisent les engrais d’origine animale plutôt que des engrais chimiques de synthèse. » dit Rault page 102. Mais coco, on t’a déjà dit : per-ma-cul-tu-reuh. Ah oui : 70% des terres cultivées sur la planète le sont pour nourrir les animaux exploités. En France, ce sont 40% des terres arables qui sont accaparées par l’élevage. Pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour comprendre la situation.    On ne comprend pas bien le tort que Martin Gibert, agent de recherche en éthique à Montréal et auteur de Voir son steak comme un animal mort, a lorsqu’il parle dans son livre de la Déclaration de Cambridge sur la sensibilité animale (2012) et qu’il avance que si l’on peut éviter de faire souffrir les animaux il faut le faire ?! À la souffrance animale et la non-nécessité de l’infliger aux animaux, Pierre-Étienne Rault rétorque : « Tout dépend ce qu’on entend par le mot « souffrance » et par le terme « nécessaire ». » (p.111) Descartes, Malebranche, sortez de ce corps !
   Nous véganes, vils démons que nous sommes, sommes également responsables de l’acculturation (cf. p.113) des autres civilisations du monde. Un peu à la façon de notre cher ami Michel Onfray, Rault déclare qu’à cause de nous vont disparaître les tribus « carnistes » qui n’ont d’autre choix que de se nourrir d’animaux. Eh bien (soupir…)… 1) la question n’est pas d’actualité, et les tribus en question ne représentent qu’un pourcentage très faible des humains, et 2) on pourra toujours, in fine, demander si il existe une loi universelle qui exige que les humains s’installent partout ? Mais bref, s’il le désire, Pierre-Étienne Rault peut toujours aller vivre en Laponie ou ailleurs. Et non, nous ne condamnons pas moralement ces peuples. Dire cela c’est de la calomnie et de la désinformation, de l’intox paysanne, de l’enfumage au foin !
   Aaah lala ; quand on pense que notre auteur favori insinue qu’on s’autorise à être végane grâce à « la mondialisation mercantile » (pp.116-117)… Mais bien sûr ! Et Plutarque, Léonard de Vinci et Louise Michel aimaient aller faire leurs courses chez Super U ! Il n’y a qu’un super-prédateur pour tenir ce genre de propos abusifs. Autre exemple : Rault avance qu’il faut voir notre lien à l’animal domestiqué comme un moyen pour le genre humain de recouvrer la part perdue de son humanité[17]. On croirait entendre les grands penseurs défenseurs de la part animale de l’Homme ! Mais si, vous savez, Enthoven, Wolff, Lestel, des génies ! La schizophrénie morale est si développée chez ces gens qu’ils s’imaginent être les bons samaritains des animaux qu’ils s’apprêtent à abattre pour se faire leurs petits gueuletons. En fait, lorsque les éleveurs et leur mauvaise foi comme P.-E. Rault vous disent que grâce à eux les bêtes sont aidées à venir au monde, qu’elles sont soignées, qu’ils s’occupent de leurs vilaines blessures et ne les laissent pas devenir la proie de prédateurs[18], on se demande ce qu’ils diraient si les loups qu’ils détestent car ce sont, soi-disant, leurs plus grands concurrents, prétextaient s’attaquer à des bêtes malades et qu’en conséquence ils rendent service aux élevages en évitant que ne se répande la maladie et que les éleveurs auraient moins de frais de vétérinaires ? À l’adresse du végano-sceptique rappeler que l’Homme est l’Apex prédateur. Il est lui-même sans prédateur et le loup est, pour diverses raisons pratiques et symboliques, une de ses proies favorites. L’espèce humaine ? « […] car cette dernière n’affronte pratiquement plus de prédateurs, aucun milieu n’échappe à son impact et sa capacité à tuer des animaux et à détruire les habitats naturels est aujourd’hui sans précédent. » explique le géographe et biologiste Jared Diamond (in Le troisième chimpanzé, p.25, Folio essais). Non ; en dominant les animaux[19], même au travers des petits élevages incapables de répondre aux impératifs nourriciers de l’espèce humaine ni en termes de durabilité écologique, les humains ne sont pas leurs amis — ils sont même leurs propres ennemis. Et franchement, si le modèle d’élevage paysan est tellement idéal pour l’animal (certes il a une vie plus courte que naturellement mais il reçoit des soins, de la nourriture, la protection contre la prédation… bla… blaaa…), pourquoi n’appliquerait-on pas ce modèle parfait aux humains ? Ayons tous une vie intense, jouissive, mais à trente ans : couic. Quoi ? Serait-ce moralement inacceptable par hasard ?
   Alors évidemment, ce qui devait arriver arriva. À force de profiter des animaux pour les manger et gagner sa croûte, le végano-sceptique va jusqu’à se déclarer…. roulement de tambour, suspense, tension insoutenable… antispéciste ! Elle est bien bonne celle-là. Remarquez y’a de l’idée si on y pense. L’astuce tient en ceci : J’aime la vie et la nature. Dans la nature les animaux se mangent entre eux, pourquoi pas moi ? Je ne fais pas de distingo , je mange tout ce que j’ai envie donc je ne suis pas spéciste. Si je ne suis pas spéciste c’est que je suis antispéciste. Donc rigolo-sceptique de conclure : « L’antispécisme est donc pour moi une évidence, au prérequis près que son fondement doit se circonscrire au domaine de la reconnaissance et demeurer hors de tout champ affectif […] » (p.127) Du génie qu’on vous dit ! Monsieur a de la « vénération pour le vivant » et l’huître est un miracle. Vous connaissez le point commun entre ce mollusque et les miracles ? Pour l’antispéciste carniste, les deux sont faits pour être gobés.
   On voit déjà Yves Bonnardel ou David Olivier recracher leur tofu sur leurs cahiers ! Quelle blague ! Mais c’est que c’est très confus tout ça. On vous avait prévenus, l’auteur posant son regard sur l’utopie végane, lui-même fervent utopiste d’un mode de vie contradictoire dans ses prétentions, parvient à affirmer qu’il faut aimer la vie sans trop la considérer dans le « champ de l’affect », et peu après à nous confier qu’il a déjà choisi de ne pas faire mourir une brebis avec qui il avait eu un lien affectif particulier. Euh… et comment justifier qu’on doive à la fois « reconnaître et vénérer la vie telle qu’elle est » (p.129), et accepter la « nécessité d’assumer notre intégration dans une chaîne alimentaire […] » (ibid.) parce qu’en vérité nous les humains devons « : honorer […] nos capacités d’être « adaptables » » (ibid.) ??? Mais, …Pierre-Étienne : c’est justement ce qu’on fait, nous les véganes. On aime les vivants en vie, et en fonction de notre sphère de considération morale on s’adapte. On devient végétaliens et on arrête, autant que faire se peut, de soutenir tous les commerces basés sur l’exploitation des êtres sensibles. C’est un choix de vie éthique et politique. Et puis entre nous, du fait de l’existence de la civilisation, de l’urbanisme, de la domestication, il y a belle lurette que les humains sont sortis du reste de la chaîne alimentaire. Alors notre animalité…
   …ou celle du « chien végane » dont Rault donne une description qui est pour lui celle d’une triste réalité[20]. Les amis du chien lui donneraient une « nourriture défiant ses propres mécanismes physiologiques et assurant de perturber son évolution naturelle. » (p.141) L’évolution… naturelle… ? Celle-là ? Sinon voici une belle étude vétérinaire sur le sujet.
     Bien, il est temps d’en finir avec cette remarquable publication qu’on n’est pas prêts d’oublier de sitôt. Fort heureusement cette tirade paysanne, ce… sabotage… aura été plus rapide à lire qu’à chroniquer, mais on pourrait rebondir à presque chaque ligne et argumenter ad infinitum. Comme l’est selon Rault, l’élevage[21], sa brochure n’est rien d’autre qu’un subterfuge visant à défendre le modèle de vie qu’il a choisi et qu’il ne peut mener tel quel que parce qu’il existe la société au rabais tout autour, le big discount, le grand bazar à la black friday, lendemains sombres des jeudis noirs où ni les humains ni les animaux ne comptent et où chacun défend son bifteck — sauf que les véganes défendent celui des autres, afin que le leur de bifteck, leur chair, leur reste sur le dos. Si « les sociétés humaines ont un vrai « problème » avec la mort », comme dit Pierre-Étienne Rault (p137), ce n’est pas en revanche en avalisant celle des animaux élevés, sélectionnés, fabriqués pour servir les intérêts humains au détriment de leur vie propre, que nous allons régler le problème, lever le tabou de la mort. On pourrait dire : ce n’est pas en phagocytant, en mangeant du cadavre animal, en dérivant la mort encore incarnée, qu’on ne mourra pas. Accepter la mort c’est accepter notre finitude, et une des plus belles façons de déjouer l’état de fait existentiel, c’est de laisser vivre, pas de supporter l’idée frauduleuse d’imaginer la mort comme objet de révérence à la vie[22]. Le végano-sceptique est un mystique. C’est un mythomane qui s’invente un monde à sa mesure pour continuer d’en jouir en aparté, là sur son lopin de terre encore pas trop mort justement, tout en caressant la tête des animaux qui, dociles, lui font confiance, n’imaginant pas que bientôt ce berger commandera leur assassinat : tout ce qui donne du sens à [sa] vie […][23]
    Mais pour nous passe encore, ça n’est que métaphoriquement que Pierre-Étienne Rault nous a tués.

 

K&M
   [1] Végano-sceptique. Regard d’un éleveur sur l’utopie végane, p.18.
   [2] Ibid., p.20.
   [3] Ibid., p.20-21 et supra p.20.
   [4] Ibid., p.32.
   [5] Ibid.
   [6] Pour en savoir plus sur ce matériau noble et surtout naturel : https://fr.wikipedia.org/wiki/Polyuréthane
   [7] p.32 in Végano-sceptique…
   [8] Ibid.
   [9] Ibid., p.41.
   [10] Existe-t-il encore un État providence ou assiste-t-on au délitement de l’État en tant que solidarité-gouvernante ? On trouve chez L. Boltanski et E. Chiapello à propos de la « Crise de l’État » l’analyse des « développements récents du capitalisme » conduisant à ni plus ni moins qu’un détournement de flux et de responsabilités vers l’État, c’est-à-dire le peuple lui-même comme ultime contribuable à répétition : « En effet l’un des moyens par lesquels le capitalisme est sorti de la crise qui le menaçait dans les années 70 a été de reporter sur l’État la prise en charge des dommages et des risques entraînés par le processus d’accumulation et, par conséquent, d’accroître le rôle assuranciel de l’État comme payeur en dernière instance. Cela vaut pour ce qui est du chômage, de la dégradation de l’état sanitaire des travailleurs précaires, de l’augmentation de l’insécurité liée au développement des marchés illégaux (Hermitte, 1996), mais aussi, sous d’autres rapports, des risques industriels et environnementaux. (op. cit. p.684)
   [11] In Le nouvel esprit du capitalisme, p.48 — tel Gallimard
   [12] Ibid., p.581.
   [13] p.52 in Végano-sceptique…
   [14] Ibid., p.56.
   [15] Ibid., p.63 et p.64
   [16] Ibid., p.85. C’est ce paragraphe que P.-E. Rault a écrit deux fois de suite. C’est dire s’il tient à ce qu’il affirme.
   [17] Ibid., p.120
   [18] Ibid., p.121.
   [19] Sur l’apex prédateur et la métaphysique du rapport de l’homme au loup : « Comme superprédateur il est le seul animal de nos écosystèmes à occuper vigoureusement le même niveau trophique qu’Homo sapiens, au sommet de réseaux trophiques complexes qui, partant des producteurs primaires (ou des décomposeurs), passent par les consommateurs primaires, secondaires, et aboutissent aux superprédateurs. Symboliquement, le loup partage avec nous le sommet de la pyramide alimentaire : il est notre égal du point de vue écologique. C’est-à-dire un rival dans la perspective écologique du destin humain de prééminence et domination sur toutes les espèces de la Terre. Son statut métaphysique en fait un opérateur métaphysique : son existence remet en cause le mythe judéo-chrétien fondateur de notre élection et de notre préséance. » (p.28 in Les diplomates — Cohabiter avec les loups sur une autre carte du vivant. — Baptiste Morizot, Editions Wildproject, 2016)
   [20] p.141 in Végano-sceptique…
   [21] voir p.152 : « […] l’élevage n’est pas la manifestation d’une domination de l’Homme sur les espèces animales, il est un subterfuge élaboré pour s’adapter à des territoires de natures multiples et parfois très hostiles. »
   [22] Ibid., p.137.
   [23] Ibid., p.147.

30 réflexions sur “« VÉGANO-SCEPTIQUE » — ET TA SŒUR ? — SUR LE PAMPHLET DE PIERRE-ÉTIENNE RAULT

  1. Bonsoir,
    S’il pouvait seulement vous lire, et ainsi confronter ses opinions qui me semblent si peu fondées, avec une absence de réflexion réelle et en tout cas une si faible connaissance du mouvement vegan…
    Vous avez un talent fou pour les critiques, je suis toujours ébahie.
    Belle soirée,
    Mélanie

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  2. Votre critique est parfaite et je vous incite à lui faire parvenir… ! Merci pour votre vue d’ensemble du veganisme qui apporte de belles connaissances dans la bienséance 😉. J’avoue pourtant qu’il y a parfois des coups de pied au derrière qui se perdent! 😂. Bel après-midi. Bises

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  3. Bonjour,

    je profite de la lecture de cette critique pour poser une question qui vient de me venir.

    Qu’en est-il du fait de manger un animal mort de sa belle mort? Mort de vieillesse j’entends? Cela rentrerait-il dans l’anti-spécisme?

    Merci d’avance pour votre réponse.

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    1. Bonjour Alex,

      Eh bien s’il s’agit d’un animal trouvé dans la nature sauvage, mort de sa belle mort, on ne voit pas où est le problème de la manger, cela n’est pas spéciste.

      Après, vu que pour un être humain il n’y a pas de nécessité à consommer des animaux, l’objection qu’on peut trouver est que l’animal pourrait servir à des charognards, autres mammifères, oiseaux, insectes, etc., et qu’on les priverait d’une nourriture pour eux essentielle.

      Bonne journée.

      K&M

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      1. Oui un lievre issue de la nature sauvage ne sera que meilleur si « nilehcim » est inscrit sur son pelage.

        Cette critique est si peu claire et constructive…Le ton est malheureusement mal choisi….

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        1. Mort de sa belle mort, disions-nous, pas écrasé par une voiture… et d’ajouter qu’il valait mieux le laisser à d’autres animaux ayant vraiment besoin de le manger.
          Nous ne sommes pas certains d’avoir saisi le sens de votre remarque.
          Bonne journée.
          K&M

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  4. Myself becoming a Vegetarian now over 45 years, I kind of chuckle, when now someone question my motives, with the popularity of Vegans, almost worldwide, rarely anybody does, but many years ago had to endure countless arguments about my choice, so you can say, I almost heard it all.

    Personally, wish for everybody to cease the slaughter of animals, but realize it will take some time for that to become a reality.

    I wrote a post on August, 2014 titled : ETHICAL CONSIDERATIONS ON THE KILLING OF ANIMALS, IDEAL KOSHER PRACTICES, DIVERSE RELIGIOUS VIEWS, AND ATHEISTS ON VEGETARIANISM.

    It may be of interest to you, or your readers., I do not provide a link, because do not like to impose without a previous consent on other people’s blogs.
    But you can add one, or re-blog if you care.

    I enjoy your blog, and posts. 🙂

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  5. Bonjour,

    Si je devais donner mon résumé des étapes de ce livre, ce serait :

    1. L’élevage – et l’agriculture – industrielle, non merci !
    > bilan carbone mauvais, l’animal devient un vulgaire bétail, exode rurale, alimentation déterritorialisée

    2. Pour régler les maux actuels, il faut porter attention aux traditions d’avant l’ère industrielle.
    > avoir une petite ferme, mettre les citadins en relation avec l’agriculture, rester dans un cercle vertueux (le mot déchet disparaît)

    3. Les traditions ne sont pas universelles.
    > Elles sont liées à un terroir (un sol, un climat et des Hommes)

    4. Le fait de ne pas consommer de viande en est une – de tradition .
    > Il ne le développe pas assez , il faut le reconnaître.

    5. Celle-ci n’est donc pas universelle : elle ne s’applique pas aux régions arides et nordiques.
    > Les ruminants sont les meilleurs valorisateurs des terrains pauvres et escarpées.
    Leurs déjections apportent beaucoup de richesses au sol.

    6. Le véganisme se veut universel, et n’est donc pas un modèle soutenable pour l’autonomie alimentaire de la France, car il est très lié au produits d’origine pétrolière.
    > Le véganisme se développe chez des gens qui un jour se rendent compte que le steak haché de supermarché était un animal qui a été tué dans des conditions déplorables d’élevage et d’abattage.
    Prisent par un sentiment de honte et de colère, ils rejettent l’exploitation animale sous toutes ses formes, et notamment l’élevage paysan, qu’il défend.

    7. Les véganes exagèrent les traits de la production de viande comme le nombre de litre d’eau pour 1 kg de viande bovine : 15 000 L. Ce calcul compte l’eau de pluie, naturelle, et ne devrait en réalité n’être que de 400 L (selon ses dires, il me semble, je n’ai pas le livre sous les yeux).

    Conclusion : il a choisi d’être éleveur pour entretenir une relation avec la nature et son vivant. Son métier est une passion, il estime valoriser un territoire certes artificiel, mais sans le dégrader. Il ne comprend pas que des citadins viennent cracher sur son métier millénaire. Il leur explique donc, via un crachat contre le dogme universel du véganisme, qu’être berger dans les montagnes n’est pas destructeur de l’environnement.

    Ma conclusion : l’auteur est un être sincère, il croit en ce qu’il fait et ne comprend pas les gens déconnectés de la nature qui viennent lui apprendre que son métier est un génocide. Il est tout à fait d’accord avec le constat que beaucoup de gens font (et pas que les végans) : en France, manger trop de viandes est nocif pour l’environnement, car c’est un régime qui ne correspond pas aux ressources locales de notre pays.

    —————————

    Je suis (fils de) vigneron en bio depuis 19 ans, mon projet en cours est l’introduction d’oies et de moutons dans les vignes pour remplacer les travaux du tracteurs. Cette agriculture se base sur l’aide des animaux à des moments précis de la culture végétale (souvent des arbres ou arbustes). L’élevage devient une culture supplémentaire sur une même surface et oblige une diversité dans le paysage local : un mélange de grands arbres, d’arbustes et de prés.
    On peut prendre des animaux de races, que l’on met en bâtiment l’hiver pour les nourrir de soja brésilien avec des antibiotiques.
    On peut prendre des animaux de diverses races pour les croiser et en (re)faire des animaux rustiques, pour un élevage extensif. Ce sera mon choix.

    Ces animaux n’auront pas connu la misère de l’industrie, et auront eu une durée de vie égale ou supérieure à leur espérance en milieu naturel.
    L’élevage n’aura donc pas d’impact sur le foncier, car il sera sur le terrain d’une autre culture.
    Il n’aura pas d’effet néfaste sur la santé de l’animal, car ce sera du plein air-extensif. Enfin, cette agriculture sera économiquement et écologiquement intéressante pour ces deux raisons.

    J’ai toujours écouté tout le monde parler. J’ai pris dans les discours des autres ce qui pouvait correspondre à ma quête de sens : vivre heureux.
    Le discours végane est intéressant, et j’en ai pris note, mais il ne correspond ni à ma réalité présente, ni à mon futur souhaité, car il n’entend ni ne voit le territoire qui m’entoure.

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    1. Bonjour,

      Merci pour votre message. Hélas on veut faire passer les véganes pour des citadins mais tous ne le sont pas, loin s’en faut.

      Votre projet de respect de la vigne et son sol avec l’aide d’animaux est intéressant, pour nous en tout cas du moment qu’à la fin les animaux ne finissent ni à l’abattoir ni dans une assiette, ce qui serait nier leur intérêt à vivre leur vie. La difficulté avec l’amalgame d’un discours écologue avec celui de la défense des droits fondamentaux des animaux c’est le risque de les voir être justement utilisés pour des activités qu’ils n’ont pas choisi, avec, in fine, leur mise à mort mais on se rassurera en se disant qu’ils n’ont pas connu une vie concentrationnaire. Donc attention à bien faire le distingo : les véganes soutiennent majoritairement l’écologie, mais ils sont véganes pour les animaux et sont pour la plupart abolitionnistes, c’est à dire : pour la fin pure et simple de toutes formes d’exploitation animale, intensive comme écolo-extensive.

      Bien à vous.

      K&m

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  6. Bonjour,

    Juste un commentaire sur les arguments agronomiques.

    S’il est vrais que les récents progrès en culture maraîchère souvent résumés par le terme galvaudé de « permaculture » sont impressionnant et encouragent, ils restent encore à ce jour à prendre avec prudence. Parce que d’une part, ils ne sont pour le moment que le fait d’une très petite minorité de gens très talentueux qui ont acquis pendant de très nombreuses années une grande expertise technique, et vous citez à juste titre Joseph Chauffrey. Bref, tout le monde n’est pas encore capable d’en faire autant (et ça va prendre du temps avant que ce soit le cas), même si d’un point de vu théorique ça parait simple (cf. tous les ouvrages sur la permaculture)… Mais soyons optimiste nous sommes sur le bon chemin.

    D’autre part, si l’on se penche un peu plus sur les résultats de la production de légumes en « permaculture », comme par exemple sur l’étude du Bec Helloin qui fait aujourd’hui référence:

    https://www.fermedubec.com/la-recherche/les-rapports-scientifiques/

    on se rend compte que même les permaculteurs les plus reconnus recourent à un moment donné à des amendements organiques d’origine animale issu d’élevage (du crottin de cheval dans l’exemple présent).

    Enfin, même si nous parvenons à généraliser ces modes de production performant et respectueux des sols cités ci-dessus, il faut bien être conscient que ceux-ci ne s’appliquent pour le moment qu’à la production de légume et pas encore (et malheureusement on en est encore très loin) aux grandes cultures végétales (blé, riz, soja, quinoa, millet, etc) qui constituent plus de la moitié d’un régime vegan équilibré.

    Donc attention, quand vous écrivez: « Mais, les sols presque morts d’aujourd’hui, tels que montrés par les époux Bourguignon, ce ne sont pas les véganes qui les ont épuisés. »… ben si quand même un peu aussi puisque, et je vous invite à contacter les Bourguignon pour vérifier mon propos, ce sont bien les labours systématiques et successifs des céréaliers qui tuent les sols (on est bien sur d’accord sur le fait qu’aujourd’hui ces grandes cultures sont dans une trop grande proportion destinées à l’alimentation animale, mais la part destinée à l’homme n’est pas négligeable non plus). Et les Bourguignons seront d’accord avec le fait que la meilleure manière de cultiver (sur nos sols ici j’entends) tout en préservant le sol c’est bien de faire des rotations très longues avec sur une même parcelle une ou deux années de grande culture végétale (céréale ou autre – avec amendement organique d’origine animale) suivie d’au moins 5-7 ans de prairie… et qui dit prairie, dit élevage.

    Pour résumer, je pense qu’à l’heure actuelle avec nos connaissances et les avancées techniques telles qu’elles sont pour le moment, il serait difficile de produire suffisamment de céréales pour l’alimentation humaine (100% vegan) sans élevage (rotation de culture et fumier) OU sans épandage massif de fertilisants synthétiques (dont les dégâts sur la vie sauvage n’ont rien à envier aux pires abattoirs) et de labour intensif. A choisir j’ai choisi la première solution (i.e. poly-culture poly-élevage BIO) puisque je suis paysan-boulanger et éleveur de brebis pour maintenir mes rendements de blé destiné à l’alimentation humaine suffisants et stables au court du temps sans altérer notre sol.

    Une note d’espoir; les avancés récentes du semis de céréale sous couvert végétal qui résout en parti le problème du labour et mais pas encore celui de l’amendement (avec du fumier), et surtout qui reste pour le moment très difficile (voir impossible) à mettre en oeuvre en BIO sans herbicide!

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    1. Bonjour,

      Merci pour vos commentaires très intéressants et instructifs. Nous avons bien conscience que parler de permaculture végane ne signifie pas que les choses soient faciles, loin de là, il faut travailler dur pour obtenir des résultats c’est vrai, en cela comme en beaucoup d’autres choses. Nous aimerions que tout un chacun puisse faire de telles expériences, en échangeant avec autrui, dans une société qui ne ferait pas la course à la consommation et donc au rendement dérégulé. Peut-être un jour les humains se délivreront-ils des tracas dans lesquels ils se sont empêtrés ?! […] Cette délivrance va de paire, à notre sens, avec la libération animale puisque manger les animaux n’est pas biologiquement nécessaire, sans compter que c’est extrêmement polluant. Dans la continuité de votre engagement en poly-culture poly-élevage, nous ne verrions cela d’un mauvais œil -critique éthique – que si les animaux y finissent à l’abattoir et dans les assiettes. Sinon à la limite, bien que ce ne soit pas leur choix de vie initial, pourquoi pas en effet profiter des bienfaits pour les sols de certaines présences animales pour parfaire les cultures maraîchères, potagères, vivrières, etc., avec, bien entendu, une bonne maîtrise de l’assolement. Il y a probablement, effectivement, de nouvelles proximités à vivre avec les animaux que l’unique relation prédatrice pratiquée depuis des lustres.

      Encore merci pour votre intervention.

      Bien à vous,

      K&M

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  7. Je viens de lire un article de lui dans Libération, et autant vous dire que lire votre article dans la foulée fait du bien. Je pense répondre à l’article d’août sur mon blog aussi, ne serait-ce que pour détailler les mécanismes rhétoriques qu’il met en oeuvre (beaucoup de blabla et de vocabulaire pseudo intellectuel pour finalement une thèse d’une grande banalité).
    Par contre, il me semble que sur la question de l’alimentation végétalienne des chiens et chats, il n’y a absolument pas de consensus, une étude isolée n’est pas suffisante..J’ai épluché longuement ça il y a quelques mois, en réalité on manque de données pour affirmer quoi que ce soit

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    1. Hello La Nébuleuse,

      Merci pour ce retour, ça fait du bien aussi. Nous lirons votre réponse avec intérêt, d’autant que Rault, Digard ou Wolff ont eu beaucoup la parole cet été pendant que les animalistes étaient en vacances…

      Concernant l’alimentation véganes des animaux nous nous basons sur notre expérience personnelle ou celles de proches. Mais sans doute cela doit-il être fait avec un suivi vétérinaire. Dans notre article il y a un lien très intéressant sur la question. Les croquettes en général (vg ou standard) posent problème aux animaux.

      Encore merci et bonne fin de journée.

      K&M

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      1. Oui j’ai constaté ça en effet ! Et oui j’ai lu le lien sur l’étude vétérinaire, en fait je me suis fait un fichier complet sur la question suite à un débat facebook très intéressant 🙂

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  8. Je n’ai pas lu le livre de ce monsieur, mais j’avoue que je suis sidéré par la malhonnêteté intellectuelle de cette critique. Quelques exemples:
    Sur le fait que l’élevage en France serait quasiment entièrement intensif, on donne des chiffres en omettant les ovins , les caprins et les bovins. Omissions, qui bien entendu ne semblent pas fortuites.

    Su le fait que les émissions de GES de l’industrie e la viande serait supérieure à celui des transports:: on oublie de dire que c’est totalement faux pour ce qui est des pays développés. sources: https://www.skepticalscience.com/animal-agriculture-meat-global-warming.htm
    et pour la France: https://www.huffingtonpost.fr/2015/11/28/gaz-effet-serre-sources-co2-industrie-electricite-chauffage-transport_n_8591192.html
    Encore une fois, des données biaisés.

    Sur le fait que les chiens puissent être nourris végétaliens, on présente comme « étude vétérinaire » un document écrit par un type ayant comme référence un « diplôme »(non précisé) en « science animale ». En clair, le gars n’est pas vétérinaire et le document n’est pas un article scientifique.

    Je passe sur le fait que l’auteur de cette critique fait semblant de ne pas comprendre que la majeure partie des terres consacrée directement ou indirectement à la nourriture animale ne sont pas exploitable pour faire pousser des aliments humains.

    Je passe aussi sur l’argument le plus ridicule selon lequel l’élevage traditionnel devrait être interdit parce qu’il ne fournirait que des aliments pour les riches. Outre le fait que c’est non étayé, c’est totalement ridicule car il faudrait bannir alors tout produit recherché selon cette logique(et ainsi le réserver pour ceux qui le paieraient encore plus cher au marché noir)

    Autre affirmation douteuse, faite en passant: celle selon laquelle les animaux domestiques auraient une vie plus courte que les animaux sauvages. Vue que chez la plupart des animaux la reproduction est très supérieure à ce qui serait nécessaire pour el renouvellement des générations, il ne faut aucun doute que la plupart des animaux subissent une mortalité très importante dans la nature.

    Le plus écoeurant dans tout cela est bien sûr le ton particulièrement agressif, insultant méprisant vis à vis de l’auteur.

    Cela me conforte dans l’idée que les véganistes ne sont vraiment pas des personnes fréquentables.

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    1. Bonjour,

      Merci pour votre avis. Il nous semble que vous avez de toute façon un avis très tranché sur la question avant même de lire notre article.
      Pour les GES ne serait-ce pas une bonne chose de les réduire ?
      Pour l’alimentation nous pensons qu’utiliser les terres pour les humains directement c’est plus intéressant.
      Pour la « viande de qualité », tout le monde ne pourra pas aller chez Desnoyer, mais là c’est un problème de partage des richesses produites par les humains.
      Concernant l’étude vétérinaire c’est une étude sérieuse et elle invite à se renseigner auprès de son vétérinaire, fonction de son animal (et ne concerne que les canidés).
      Concernant le ton : il réplique juste à celui du livre ; mais vous n’avez pas lu ce livre…
      Sinon vous oubliez l’essentiel : le sensibilité des animaux et leur propre intérêt à vivre leur vie, tout comme les humains. Vous n’aimeriez pas être exploité puis tué. Eux non plus n’aiment pas ça.

      Nous sommes parfaitement fréquentables, vous avez trop de préjugés.

      K&M

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      1. Je ne veux entamer ici un débat avec vous mais si je réponds, c’est que vous n’avez pas compris un point. Vous dites que vous préférez utilisez les terres pour les humains, mais le problème est que justement, un certain nombre de terres ne sont pas assez bonnes pour y cultiver des plantes à destination des hommes(Ne me répondez pas permaculture, car celle-ci suppose une liaison avec l’élevage) .
        La revue ELEMENTA a publié il y a quelques mois une étude montrant qu’une agriculture végétaliste ne permet pas de produite autant de nourriture que des agricultures végétariens ou fournissant une nourritrure carné de façon modérée, justement pour cette raison précise.

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        1. Bonjour.
          Oui, débattre ici n’est pas pratique. Nous ferons d’autres recherches avec les éléments que vous nous donner.
          Cela dit, pour libérer des espaces et des êtres vivants, songeons également qu’on pourrait envisager une réduction démographique humaine, c’est une idée parmi d’autres. Reste, à notre avis, qu’il faut trouver de quoi ficher la paix aux animaux et rendre les humains « heureux » (s’ils peuvent l’être à peu près).
          Dur labeur.
          K&M

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  9. Bonjour
    Je suis moi même éleveur, tombé sur cette critique par hasard, en cherchant a en savoir plus sur le travail de ce monsieur Rault. En fait j’ai trouvé votre article bon, sur le fond comme sur la forme. Drole sans cynisme, et votre argumentaire de bonne facture. j’ai 39 ans 25 vaches a viande et 50 chèvres laitières, avec transformation fromagère, le tout en bio, mais finalement je crois que vous n’êtes pas l’ennemi. Je partage avec monsieur Rault le sentiment de vivre aux antipodes de ce que propose l’agro-industrie, et les zootechniciens. Je sais que dire ici que j’aime mes vaches, comme j’aime manger leur veaux, c’est tendre le baton, tant pis c’est dit…mais je crois que mon métier va disparaitre, au moins temporairement, jusqu’a la catastrophe, et je m’imagines mieux végan que gavé de nuggets. Vivre avec les bêtes m’ouvre les yeux sur la réalité de leur rapports sociaux, de leurs plaisirs a courir ou lutter de leur fortes têtes , quand on leur laisse l’espace et le droit d’avoir des cornes. Je me rends compte que l’élevage paysan ne va pas l’emporter sur l’industrie de la bidoche. Tant qu’a devoir me rendre aux végans, je me réjouis de vous en savoir, de bon goût…
    merci

    ps: si vous passez a la ferme je vous offre le café.

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    1. Bonjour,
      Merci pour votre commentaire sympathique et éclairé. Vous avez raison, nous ne voulons pas – comme la plupart des véganes – être l’ennemi, mais en effet lutter à la fois contre une industrie mortifère et défendre la sensibilité des animaux, que vous connaissez très bien donc. Peut-être aurons-nous, vous et nous, l’occasion un beau jour, de vivre aux côtés des animaux dans des interrelations pacifiées et joyeuses. C’est ce que nous espérons de tout cœur.
      Votre témoignage est très touchant ; et votre point de vue ne justifie pas votre pseudo (rires). D’ailleurs « plouc » c’était le paysan d’antan, pas instruit, c’est dépassé, aujourd’hui ça n’a plus la même signification.
      Merci beaucoup à vous, et merci pour le café ! Vous devriez lire « Un idiot à Paris » de René Fallet. Les ploucs ne sont souvent pas ceux qu’on croit.
      Bien à vous.
      K&M

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  10. Bonjour
    merci de m’avoir lu. Merci pour le conseil de lecture. J’ose en formuler un: « éloge de la plante » de Francis Hallé, au risque de vous condamner a sucer des cailloux…
    Trés cordialement

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  11. Mince, ma femme m’a surpris a consulter votre blog, un peu honteux. « attends, mais tu traines sur des sites vegans? » on a bien rigolé…
    J’assumes pas vraiment, mais ce fut l’occasion d’une belle discussion.
    plus serieusement, je lis vos autres critiques, et j’aurais pu écrire, moins le talent, celle de petit paysan, film qui m’a touché, et interrogé sur ma propre vulnérabilité de paysan.
    Décidément vous voila bien surprenants. Continuez
    Je sors repousser le foin des chèvres et je reviens flâner un peu entre vos lignes.
    belle soirée
    plouc

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  12. Une question : on parle ici beaucoup d’empathie et de ne « pas tuer d’animaux ».
    Comment fait-on pour ne pas tuer d’animaux? Ayant moi même été cultivateur, je sais que pour produire des protéines végétales, même dans mon jardin, je tue des tas et des tas de petits animaux. Infiniment plus que si j’élevais un mouton et que je le tuais, pour la même quantité de protéines in fine.
    Donc comment faites vous pour vous extraire de cette notion de mort animale?
    Si vous ne le pouvez pas (ce que je pense), comment justifier ce choix de privilégier le « non assassinat » de certains animaux peut-être plus gros, plus proches de nous en termes de sensibilité, plus accessibles à notre empathie. C’est autant une escroquerie intellectuelle que ce que vous reprochez à Pierre Etienne de défendre et justifier son schmilblick, je trouve. Regardez un ver de terre, une punaise, toutes ces petites bebetes dont vous contribuez sans arret à la mort, comme nous tous ici, pour produire des céréales, des légumineuses. Ils sont sensibles, n’en déplaise à notre science humano-centrée qui définit la sensibilité au seul système nerveux central.

    Hormis la cueillette sauvage, je ne vois pas comment on peut s’affranchir de la mort. Et en quantité d’animaux tués par rapport à la quantité de protéines qu’ils nous offre, l’élevage paysan semble largement moins génocidaire. A moins que certains animaux valent plus que d’autres, les plus grand notamment. Et cet eugénisme me dérange beaucoup.

    Merci

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    1. Bonjour,
      Vous avez bien raison : il faudrait ne pas exister pour alors « épargner » qui que ce soit.
      Mais l’idée du véganisme n’est pas d’éviter d’avaler une araignée la nuit quand on dort (il paraît qu’on mange chacun quelques insectes durant sa vie sans le savoir), mais autant que faire ce peut ne pas fabriquer des êtres sensibles pour leur faire connaître cette vie misérable puis cette mort indigne. Pour le reste en effet, en traversant la rue n’importe où on peut tuer une fourmi, etc. Le propos n’est pas là (même si certains se chargent de penser en ces termes), disons plutôt : ce n’est pas parce qu’on ne peut pas éviter de tuer dans une certaine mesure que cela invalide l’idée de cesser les exploitations animales que l’on connait (élevages, zoos, parcs de loisirs aquatiques, commerces des animaux domestiques, etc.), c’est tout. C’est simplement cela.
      Pour finir, si vous faîtes le tour de nos articles, vous verrez que nous ne fustigeons pas la paysannerie. Notre propos c’est une proposition : « Libérons les animaux qui sont sous le joug humain, et cessons de dévorer le monde ». Les autres questions liées aux animalités, à la limite, pourront toujours être traitées plus tard si cela est nécessaire.
      Mais on a pas mal développé et renseigné nos textes de multiples références que vous pouvez consulter sans que nous nous répétions plus avant ici.
      Bien à vous et merci pour votre commentaire.
      K&M

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