« NON » — NOTRE RÉPONSE À LA QUESTION « FAUT-IL MANGER LES ANIMAUX ? » DE JONATHAN SAFRAN FOER OU HILLUL HASHEM DE LA VIE

« FAUT-IL MANGER LES ANIMAUX ? » DE JONATHAN SAFRAN FOER — « NON »
Un article pour Maryse L., participante à notre jeu concours.
« Quand on aspire à l’action, c’est tantôt sous l’influence de l’appétit ou de l’impulsion, tantôt sous celle du désir ou de la volupté, que l’on fait ou que l’on agit. »
p.62 in Cave CanemMouvements des animaux, VI-VII — Aristote.
« L’homme n’a qu’un but : choisir en vue de son propre avantage ; la nature, au contraire, choisit pour l’avantage de l’être lui-même. »
p.132 in L’Origine des espèces — Charles Darwin
« […] psychologies des consommateurs-panélistes, dévorées par l’envie et le désir d’accaparer à moindre frais. »
p.21 in Vivre et penser comme des porcs — Gilles Châtelet
faut-il manger les animaux   Il y a quelques années — pas tant que ça mais ça semble une éternité déjà — K. a lu deux livres qui ont radicalement bouleversé notre vie. Le premier de ces livres fut Faut-il manger les animaux ? de l’écrivain américain Jonathan Safran Foer. Ce livre a eu un effet considérable dans notre petit univers de décroissants-écolo-bio consciencieux : celui d’un choc psychologique et éthique aussi puissant au moins que le Big Bang d’où émergea le cosmos tel qu’on l’observe aujourd’hui. C’est-à-dire pour être plus précis, qu’en rendant visible la question animale dans nos vies, c’est l’existence qui s’est mise à s’épaissir. Tout à coup, tout ce que nous vivions et auquel nous donnions bon an mal des significations et du sens, essayant de vivre avec logique et considération à l’égard du monde sans toujours il faut l’avouer, y parvenir aisément, d’abord s’effondra telle une étoile sur elle-même — implosion pure — pour retourner littéralement notre monde — invaginé — dévoilé enfin dans toute sa réalité, stupéfiante et horrifique, mais vraie et au sein de laquelle nous étions libérés : nous pouvions pour la première fois de nos vies faire un choix véritable, celui du véganisme. Le second livre majeur à l’origine de ce que les véganes ressentent comme une renaissance[1] a été Vegan, le choix de la vie (2013) de Catherine Hélayel devenu deux années plus tard Yes Vegan ! un choix de vie. Ainsi si nous sommes devenus véganes c’est avant tout grâce à J. S. Foer, un écrivain américain, et à C. Hélayel, une avocate et militante française pour les droits des animaux. Comme le dit Foer dans son livre Eating Animals en 2009, nous vivions dans ce qu’il faut bien appelé une « incohérence consciencieuse » (p.21), pas comme lui et sa famille dont il retrace astucieusement le parcours et les coutumes depuis sa grand-mère ukrainienne exilée aux États-Unis il y a belle lurette, mais à notre façon, comme dans un petit bastion que nous pensions idéal, empli de romans, d’art, de musique et de philosophie, et de bonne chair…
   Et comme Safran Foer, nous aussi nous étions des végétariens qui, à l’occasion, mangeaient de la viande[2], car les choses se sont faites progressivement, à la fois moins nettement que l’auteur mais plus sûrement. D’abord arrêter la viande chez nous, celle qu’on ne dégustait plus qu’une fois par semaine, bio, rare, appréciée comme un luxe parce que K. qui avait lu ces livres elle ne voulait plus participer à ça, l’innommable comme dirait Beckett. « Peut-être bien que la « viande » n’existe pas. Au lieu de cela, il y a cet animal-ci, élevé dans cette ferme, tué dans cet abattoir, vendu de cette manière-là, et mangé par cette personne-ci — chaque cas étant tellement spécifique qu’il est impossible de les assembler en une même mosaïque. » dit Jonathan page 26. Mais si la viande cela existe. C’est cette matière étrange dont on farcit les préparations industrielles, mélange de dizaines de bêtes broyées puis agglutinées. Viande…, vivenda puis vivanda du Moyen-Âge à nos jours, mille années pour que la forme adjective neutre du latin vivere (vivre) désigne toute nourriture solide avant d’incarner l’animal abattu dépecé, transformiste malgré lui sensé entretenir la vie d’autrui par sa mort propre — enfin « propre »…
   Quand il a écrit son essai romancé mâtiné d’autobiographie aux allures de documentaire, J. S. Foer comme d’autres le firent après lui (Martin Gibert, Aymeric Caron) déclara qu’il n’avait aucune empathie pour les animaux. En avions-nous ? Sinon nos chats et d’autres « domestiques » croisés à l’occasion et de la sympathie pour les animaux de ferme qu’on apprend à aimer de façon curieuse à l’école maternelle, nous n’en étions pas pour autant horripilés par leur présence : « J’ai passé les vingt-six premières années de ma vie à ne pas aimer les animaux. Je les trouvais gênants, sales, différents au point d’être inaccessibles, dangereusement imprévisibles et tout simplement inutiles. » (p.33) Pourtant les choses ont commencé à changer pour Safran Foer. Tout doucement, par intermittence, jusqu’à ce qu’il devienne évident pour lui que l’ingestion de morceaux de cadavres n’allait pas autant de soi que ça. Et c’est en confrontant son histoire familiale à une réalité du monde qui lui était sciemment cachée par le système, que l’écrivain de Brooklyn a même été un des premiers littérateurs contemporains à investir le champ même de la question des animaux aquatiques[3] que défend Catherine Hélayel à son tour.
*
agonie poisson filet   Les poissons, ces animaux dont on découvre les mœurs symboliques, les cultures, l’intelligence, la sentience tandis que plus de mille milliards d’entre eux succombent chaque année à la surpêche ou aux fermes piscicoles aliénantes. Littéraires, les références de Safran Foer quant au végétarisme de Franz Kafka, chez qui Walter Benjamin décelait que les poissons devaient être la chair même de l’oubli : leur vie est oubliée d’une manière beaucoup plus radicale que lorsque nous pensons aux animaux d’élevages terrestres[4]. Ainsi de l’humanité lorsqu’elle se déshumanise — humaine aussi en cela — quand les « corps animaux » se voient « chargés » d’un fardeau importable et insupportable et servent d’exutoires aux humains qui en font usage, mais comme par inadvertance, oubliant d’eux le propre de l’homme qui pourrait bien être la compassion, par une sorte de « négligence » ou bien encore tel un triste lapsus pratiquent le défoulement par-dessus le refoulement d’obscures « parties de nous-mêmes qu’on veut oublier. » (p.53) Mais, a-t-on envie de demander : guérit-on le mal par le mal ? Sombres mathématiques.
   Et plus on avance en véganisme, comme Safran Foer consolide son végétarisme au cours de son enquête, plus on en tire satisfaction dans le même temps qu’on regarde en face cette réalité jusqu’alors diffuse. Alors oui : force est de reconnaître que le poids de la culture est chez l’humain plus lourd que celui de la nature. Comme le dit l’auteur, « Si l’éthique de la nourriture est si complexe, c’est que celle-ci relève à la fois des papilles gustatives et du goût, des biographies individuelles comme des histoires sociales. » (p.47) Il reste nos souvenirs d’enfance quand nos aïeux se projetaient vers le futur à travers nous qui étions censés perpétuer quelque chose d’eux, quelque chose de leur passé dont eux-mêmes avaient hérité, des sensations, des émotions, des passions, toutes ces choses transmises par l’intermédiaire de nos sens et l’entremise d’une certaine interprétation du monde qu’on insinuait en nous souvent comme le plus difficile atavisme que nous aurions à briser : une cage aussi en définitive, comme à ces animaux qu’on enferme et qu’on exploite. L’amour filial était, sans le savoir vraiment, 325654179au service d’une domination sourde. Surtout, nous étions — à ceci près que la finalité n’était pas la même, traités en êtres imparfaits, enfants que nous étions donc infantilisés comme les animaux qu’on dit inférieurs. Fûmes-nous dégoûtés par l’odeur et l’aspect d’une viande qu’il fallait en manger, au risque de ne pas grandir, de rester bébête ; c’était également une question d’honneur quelque part. (Haïs foies de veaux reluqués, alléché par la traîtresse persillade ! Et l’interminable mastication de la banane pour faire passer, et ça durait des plombes…) Posâmes-nous une question pratique comme « le cuir c’est quoi ? » qu’à notre air déconfit d’apprendre que c’était la peau des animaux, on nous rassurait aussitôt : « On les mange, faut bien que le reste serve à quelque chose. »
   Un beau jour, des lectures — salvatrices. Le véganisme s’enorgueillit de sauver la vie des animaux, fort bien. Mais avant tout c’est nous qu’il sauve. Nous libérant de notre pseudo-maîtrise que confère le règne humain, il nous enlève l’inepte dépendance où nous étions d’avoir sans le savoir tant d’esclaves pour nous servir. Dans son drôle de roman biographique qui est aussi une enquête très fouillée qui n’est pas sans faire penser au travail de Peter Singer et Jim Mason dans L’Éthique à table (2006), Jonathan Safran Foer a eu le cran d’aller voir au-delà de ce que le mangeur omnivore lambda sait des conditions d’élevage et d’abattage ordinaires, qu’il se laisse croire qu’elles sont encore des images d’Épinal, pastorales, campagnardes à souhait, la nature quoi ! alors que la vérité c’est que 99% des animaux élevés pour la consommation le sont dans des conditions concentrationnaires. L’amerloque écrivain en vient à parler de la honte. Cette gêne poisseuse qu’on ressent quand on se penche sur la réalité animale. Lui dit que c’est la honte d’un massacre systématique perpétré sans aucune raison nutritive, ni pour une quelconque raison politique, ni à cause d’une haine irrationnelle ou d’un conflit humain insoluble[5]. Face au problème de la viande en tant que partie d’un être sensible ayant vécu, nous nous étions reportés sur le poisson. Avec ce qu’on sait aujourd’hui nous serions manchots s’il fallait qu’on s’en morde les doigts pour de vrai ! À présent, nous sommes de l’autre côté, celui des gens bizarres, ceux qui exagèrent parce que protéger les animaux tout le monde est d’accord, faut pas leur faire de mal, seulement quand il s’agit d’y mettre un terme pour de bon dans nos habitudes, on devient passablement indésirables et plus étrange encore, ceux qui choisissent d’agir en accord avec ces principes […] sont souvent considérés comme des marginaux, voire des extrémistes[6]. Safran Foer interroge : comment se fait-il que des valeurs communes sans contredit sérieux puissent donner lieu à des comportements aberrants en totale opposition avec elles ?
*
Carcasses   Je comprends pourquoi un jour, sortant des toilettes où elle reste lire un moment K. est venue droit sur moi en me disant : « Bon ; c’est décidé : on arrête de manger des animaux. En fait quoi que ce soit des animaux il ne faut plus y toucher ! » L’ouvrage de J. S. Foer met les pieds dans le plat, c’est le moins qu’on puisse dire. Tranquillement, il nous raconte sa grand-mère, les habitudes alimentaires des uns et des autres où l’on se reconnaît tous un peu, pour nous emmener en balade avec lui chez des éleveurs, des gens sympas, des gens qui aiment leurs animaux, de ceux qui leur concoctent une belle vie et qui acceptent pour tout un tas de raisons plus ou moins bonnes, plus ou moins hypocrites en vérité, la fin tragique des êtres qu’ils envoient à l’abattoir en se disant un truc du genre : « C’est pour la bonne cause. Faut bien nourrir tout le monde. » Nous avons arrêté le poisson qui nous paraissait tellement moins sensible (surtout mort à l’achat n’est-ce pas !) que les animaux terrestres. Bon sang ! mais on l’a bien tous rouge pourtant ! Ensuite c’est le fromage qu’on a arrêté de manger. Quand plus tard on avait su pour la présure ! les estomacs des veaux, des enfants ! On dirait que lorsqu’on s’accommode du végétarisme c’est un peu la même chose qu’en 1908 quand à l’aube de la modernisation des chaînes d’abattage « l’idée n’était pas encore venue aux éleveurs de traiter les animaux vivants comme des animaux morts. » comme l’explique l’auteur (p.137) et que prendre le lait aux vaches et autres brebis n’était pas une manière de les exploiter requérant leur reproduction contrôlée, une sélection selon le sexe, les performances, une alimentation dénaturée, l’empêchement de vivre selon les critères biologiques — et personnel —de chacun. À la lecture de Faut-il manger les animaux ? on se demande comment une nouvelle forme de grippe espagnole (c’était déjà une grippe aviaire) n’a pas éliminé plusieurs millions d’entre nous. Je pensais ne rien apprendre, après tout je suis végane depuis assez longtemps, sérieusement documenté je vous assure et j’ai souvent gardé les yeux bien ouverts face aux images dérangeantes, eh bien ce fichu bouquin c’est un vilain thriller dégueulasse ! Je vous passe les détails quant aux tortures que subissent les bovins, les porcs et les oiseaux… non pas les sévices inhérents à la dureté du mécanisme servant à les tuer et à les transformer. Non, je parle de la perversité, de la barbarie abjecte que des ouvriers en viennent à pratiquer dans ces lieux infernaux. Alors à la célèbre citation de Sartre dans Huis-clos (un enfer imperméable comme le sont les abattoirs), j’ai envie de répondre avec une autre partie du dialogue :
   — On est ce qu’on veut.abattoir de Bruxelles - 1983 (source telerama)
   Qui sommes-nous pour les animaux sinon ces autres toujours pressés avec des regards fous, la farouche volonté de soumettre coûte que coûte ?
   « Entre la vitesse de la chaîne, qui a augmenté de près de 800% en un siècle, et un personnel mal formé qui travaille dans des conditions cauchemardesques, les erreurs sont inévitables. (Les ouvriers des abattoirs connaissent le plus fort taux de blessures de tous les secteurs professionnels — 27% par an — et touchent de bas salaires pour tuer jusqu’à 2050 animaux par vacation.) »
(p.305)
   Dans ce livre, un ancien des Marines habitué à la violence, la bidoche, les tripes, bref : à la mort, déclare : « J’étais devenu tellement dingue que certains jours je cognais dans le mur parce qu’ils ne voulaient rien faire. » (p.306)saigneurs
Image tirée du documentaire Saigneurs de Vincent Gaullier et Raphaël Girardot
*
js foer   Si le livre de Jonathan Safran Foer ne fait pas mention du véganisme, il est compréhensible toutefois qu’il figure parmi les plus importants servant la cause animale, bien que l’auteur se dise végétarien — à l’époque de l’écriture et de la publication — et non végétalien ou végane. Il encourage les petits élevages locaux respectueux du bien-être animal. Un welfarisme dont on sait bien qu’il n’est qu’une insuffisante bonne intention dont le chemin vers l’enfer des animaux est pavé. Tout cependant dans ce livre vous incite à être végane, l’horreur du quotidien des animaux de rente est inqualifiable.genisse et foetus
   Safran Foer évoque son ami Michael Pollan qui a écrit Le Dilemme de l’omnivore (The Omnivore’s Dilemma — 2006). Ce dernier plaide pour une production de viande éthique qu’il sait impossible à correspondre avec une population humaine croissante et des espaces cultivables limités par la géographie terrestre. Il dit néanmoins : « Je dois dire qu’une partie de moi envie la clarté morale du végétarien. […] Pourtant une autre partie a pitié de lui. Il en va ainsi des rêves d’innocence. Ils dépendent généralement d’un déni de la réalité qui peut être une forme d’orgueil. » (p.334)Justice animale
   L’innocent c’est vrai, c’est celui qui ne sait pas. C’est l’enfant des jeunes années, c’est le déficient, c’est l’animal aussi. C’est, croit-il, celui qui s’exempte du sentiment de responsabilité face au monde, il ferme les yeux pour ne pas savoir et éviter de se sentir coupable. Pourtant tourner le dos à la réalité — faire l’autruche comme on dit — n’arrange rien, pis : c’est au risque de se compromettre dans une faute éthique et ontologique ineffaçable comme l’est la « désacralisation du nom [de Dieu][7] » dont parle Jonathan Safran Foer, mais ici au regard du bios et de la zoè. À l’inverse, l’humain qui se fait végane, ne cherche pas à s’innocenter de ce qu’il a commis, par procuration ou non, envers les autres étant-vivants. Il a de toute façon perdu sa véritable innocence, mais il n’en feint pas une autre. Il devient innocent en ce que, par ses choix, il ne commet plus d’exaction sur autrui — sinon par accident. Il sort de l’état adamique et ne joue pas les candides. Il cultive un verger dont il n’a que les fruits à partager.
M.
LambTurkey
    [1] Voir cet article sur le blog de Lazy Veggie à Paris.
   [2] p.21 in Faut-il manger les animaux ?
   [3] « Les poissons sont extrêmement sensible aux variations de pression de l’eau, réagissent à toute une série d’éléments chimiques dégagés par l’organisme d’autres animaux marins et perçoivent des sons émis à une distance allant à plus de quinze kilomètres. » p.44 in op. cit.
   [4] Ibib., p.53.
   [5] Ibib., p.57.
   [6] Ibib., p.98.
   [7] Hillul hashem. Dans le Judaïsme — חילול השם — est un juif élu de Dieu pour porter sa providence mais qui lui porte atteinte lors de son témoignage. C’est une faute irrémissible.

8 réflexions sur “« NON » — NOTRE RÉPONSE À LA QUESTION « FAUT-IL MANGER LES ANIMAUX ? » DE JONATHAN SAFRAN FOER OU HILLUL HASHEM DE LA VIE

  1. Pour moi aussi, ce livre a été une vraie déflagration.
    je l’ai beaucoup offert à l’époque, j’en offre d’autres aujourd’hui, mais il a été d’une
    importance capitale.
    Merci à vous deux.

    Aimé par 1 personne

      1. Merci ! Je ne pense pas devenir à 100% végane, je ferai surement des entorses.
        Je ne veut pas me priver si un jour j’ai une envie.
        Mais les protéines animales ne me manquent pas en général et parfois c’est difficile pour moi de « travailler  » de la viande.
        Je ne mets pas la pression !
        Bon week-en les amoureux !

        Aimé par 1 personne

  2. Quel article ! Bravo et merci pour cette plume.
    Je viens justement d’acheter le fameux petit livre vert, que j’ai mis entre les mains de mon père (en espérant qu’il soit l’élément déclencheur du végétarisme, au moins), avant de le lire moi même après mes concours.
    Je crois que j’ai ressenti le même effroi que vous en apprenant pour la présure… Des enfants en effet. Je me sens tellement heureuse car en adéquation avec mes valeurs depuis que je suis végétalienne ! Mon message est sûrement assez confus, mais pour résumer : un grand merci pour cet article si complet et juste !
    Andrea

    Aimé par 1 personne

  3. J’ai tant de choses à dire que je ne sais même pas par où commencer. Peut-être par cette phrase avec laquelle je suis complètement d’accord « Le véganisme s’enorgueillit de sauver la vie des animaux, fort bien. Mais avant tout c’est nous qu’il sauve. ».

    Je préfère savoir, être éveillée, que d’ignorer l’affreuse réalité au sujet des animaux. J’ai été végétarienne pendant des années mais je continuais à manger du poisson de temps à autre, je crois que je m’en fichais un peu du poisson. Le poisson, le grand oublié de la cause animale. C’est pourtant lui qui agonise en silence des après-midi entières sur le pont des bateaux.

    Je préfère savoir qu’un directeur de zoo frappait les tigres par plaisir, je préfère savoir que des milliers de personnes dans le monde brûlent des chats et des chiens vivants suspendus à des bâtons, je préfère savoir aussi que des personnes bienveillantes se battent pour les droits des animaux et je préfère, aussi, être l’une d’elles. Le véganisme me sauve de mon ignorance crasse de petite parisienne privilégiée. Le véganisme remet les pendules à l’heure : je ne peux pas ignorer le monde qui m’entoure, les arbres, le ciel, la Terre, les animaux, les gens, je ne suis pas seule, j’ai une responsabilité en tant que vivante éphémère.

    Je n’ai pas lu le livre de Safran Foer, pourtant j’avais adoré Extremely Loud and Incredibly Close qui fait partie des mes livres favoris 🙂 Je vais l’acheter et y remédier. Merci encore pour ce superbe article, c’est toujours un plaisir de lire quelqu’un qui sait écrire et qui sait exprimer des idées.

    Aimé par 1 personne

Un mot à dire ?